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Assaut Final
02:27
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ETNAS
Éteins les sirènes de la police et entends ces prémisses
D'une liesse qui ne cesse d'augmenter dans les coulisses
Tu connais ces lions tenus en laisse qui dans leur cage rugissent
Les bourgeois stressent que les prolos de tous les pays s’unissent
Tu le sais depuis longtemps : on a rien à perdre que nos chaînes
Celui qui ne bouge pas, ne les sens pas et ne se donne pas la peine
De penser autrement car sinon la liberté serait sienne
On a un monde à gagner, sors de cette merde et dégaine
Soyons révolutionnaires ! Proclamons haut et fort ce qui se passe
L’histoire de toute société n'est que l’histoire de lutte des classes
Une idée devient une force quand elle s’empare des masses
Alors formons un seul poing si on veut que le capital trépasse
Tu ne te sens chez toi nulle part car le spectacle est partout
Si tu penses te faire représenter tu creuses ton propre trou
Ton seul libérateur c'est toi car patrons et syndicats
Sont unis dans la peur commune de la révolte du prolétariat
REMITO
Oui c'est ma rage qui te parle
Dégâts Rap ça tabasse c'est des tracts mis en rap
Mis en acte pour qu'on capte ce qui se passe
Et qu'on passe à l'attaque prend les armes
Ça sent le carnage c'est l'assaut final
Ce vieux monde est malade c'est la phase terminale
La violence en cascade stigmate de la débandade
C'est la guerre sociale remballe tes appels au calme
Camarades Paname réclame des barricades
Un mortal kombat face aux clébards des bourgeois
Les chacals de l'Etat voudraient nous voir aux aboies
Mais on lâche pas on ne peut pas on ne vit que pour ça
Abolir les classes la victoire du prolétariat
La populace en marche pour détrôner les monarques
La colère tenace pour affronter les matraques
On rattrape notre retard sur le cours de l'Histoire
On arrache le pouvoir aux costards pour sortir de ce cauchemar
KAMEL
Ouais, le prolétariat, la richesse elle est en moi
Elle est comme vous
Collectif Dégâts Rap écoutez ça, quoi
Etnas, tu sais il y avait qui Remito aussi
Et bien voilà mon p'tit tempo
Ma p'tite participation mon poto
Mon utopie et ouais les gars
Rap à cet heure-là
Enchanté
Dédicace à paces-Ra
On passera après
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2. |
L'Etat
06:18
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RAPACES
La plus efficace des machines de dépossession,
Voilà ce qu'est l’État, qui s'échine en chaque dimension.
Ce monstre froid te tord à ses lois avec ta validation
Alors que tu crois au droit, l'ordre de l'oppression !
Citoyen, si tu n'es rien c'est que depuis des lustres
L’État dans le genre humain a incrusté ses tentacules,
Il a sclérosé la vie, l'a offerte en pâture au lucre,
A fait de toi le mort qui vote pour que la thune s'accumule.
L'illusion de l'alternative sur nos vies altérées telle
Est la fonction du cirque démocratique perpétuel.
A profusion, les partis politiques vendent peurs et rêves
A la population, que les bobards médiatiques leurrent dans trêve.
L'intérêt général : depuis gosse, tu baignes dans cette fable
Faite pour te soumettre au négoce et son règne redoutable.
Mais le maillage étatique n'est que le filet du bourgeois
Qui engage où le fric soumet le troupeau sans autre choix.
L’État prolonge le marché et sans lui pas de capital.
Les voraces le savent, qui dirigent les multinationales.
Qui évite le krach en cassant salaires et protection sociale ?
Les gouvernants, leurs flics, militaires et banques centrales !
Quand ça se cabre et que menace la banqueroute globale
C'est le sabre de l'Etat qui terrasse sur oukaze patronal !
Ses chiens de garde sont chargés de traquer le prolétariat,
C'est rien que pour ça qu'existent casernes et commissariats !
Demande à ton grand-papa qui vécut les tranchées, les balles,
Parce que lui et sa classe voulaient enterrer le capital.
L’État envoie les masses au charnier quand ça tourne mal,
Jusqu'à l'effroi des génocides industrialisés, rentables.
Donc, dégage le faf et ta nation ! Notre mémoire ouvrière
Ton mirage et ses traditions, elle les réduit en poussière !
Avec les armes faites pour nous entretuer, on vise les maîtres,
Notre rage n'est pas une prostituée, elle dévisse les traîtres !
Et puisqu'on évoque les tocards qui dévient la révolte,
L'institutionnelle gauche, avec sa cocarde, mérite le colt !
Socialos, stals, insoumis français, ces politicard vérolent
Le cerveau du prolo en colère qu'ils placent sous leurs banderoles.
"La délivrance par l’État providence et les services publics,
Des mesures de relance, avec chance, ça marchera, tranquille !"
Quelle blague car le capital-Etat est un vrai transformiste :
Hier, il distribuait les droits, maintenant il les atomise !
Prétendre réformer le Léviathan de la classe exploiteuse
En évitant de cramer l'argent, en freinant la masse séditieuse,
C'est jeter les sans-dents dans une impasse à perpétuité
Et se faire l'exécutant, tel Tsipras, de l'austérité !
Pas d'étape pour démolir l’État, notre survie en dépend.
Le retard pour abolir les classes est un péril en suspend.
A bas les institutions, vivent les communes libres autonomes
Qui organiseront le communisme entre les hommes !
ETNAS
J'étouffe car l’État resserre létau
Sans étique, il nous attaque étend ses moyens létaux
Tous ces démagos nous ressassent qu'on est égaux
Par le pouvoir que j'ai délégué, ils m'écrasent comme un mégot
Oui je suis coupable, me suis montré incapable
De brandir le sabre face aux seigneurs de ce château de sable
Ils verrouillent leurs cibles entraînent les bourreaux inlassables
Pour garder servile cette plèbe avec la guerre civile palpable
Quelle aubaine ses balles, sifflant le début du carnage
Depuis des piges, les journaux vendent l'état d'urgence dans leurs pages
Un camion fonce dans la foule : ça justifie le flicage
Soit tu rentres dans le moule, soit tu rentres dans la cage
Liberté par les urnes? Qui croit encore que ça nous concerne
On dépose les armes, en élisant les porcs qui nous bernent
Les révolutions bourgeoises ont accouché de L’État moderne
Les patrons nous toisent, aguichés par ceux qui nous gouvernent
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3. |
L'Arnaque
04:10
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ETNAS
Je monte dans le tro-mé encore un nouveau trauma
Je me sens paumé personne m’aiderait même si je tombe dans le coma
Tous isolés dans le silence par une muraille d'ignorance
Chacun suscite de la méfiance on se regarde en chiens de faïence
Journaux de merde pour assommoir, le portable comme exutoire
Complètent ce qu'on inhale ou bois comme moyen compensatoire
Au lieu de s'enfuir la masse trace direction l'abattoir
Pour produire ce qu'on entasse dans notre planète-dépotoir
Mon champ visuel sature d'affiches publicitaires
Qui me rappellent que c'est dans mes chaînes que le bonheur se terre
Qu'en-dehors de la consommation, on ne peut pas jouir
Et que c'est par la soumission qu'on devrait s'épanouir
Je survis quelques jours avec la thune que je ramène
En retour, j'ai fourni du taf pour plusieurs semaines
Je vois ma vie volée pour l'extraction de plus-value
Les techniques évoluent, l’exploitation continue
Donc par mon labeur ils engrangent toute leur valeur d'échange
Mais si je pâtis du chantage en contrepartie je mange
Et ne crois pas que t'es hors-emprise en créant ta petite entreprise
Le capital se valorise à travers ta marchandise
Pour qu'on la ferme, les élus proposent des réformes
Ils les mènent à terme, pourvu que le troupeau s'endorme
Et pour les plus excités qui sentent la nécessité
Il n'y a qu'une voie indiquée : baisser la voix et se syndiquer
Ils te montre un seul système, un seul monde, un seul modèle
Pour eux peu importe si t'aime tant que tu restes fidèle
Tu joues ton rôle alors tout roule, dès l'école maternelle
Ce cauchemar bien que réel n’est pas éternel
Car tu n'es pas ignare même si trop longtemps tricard
Des lieux de décisions des charognards de politicards
Je sais que t'as très bien cerné l'existence de l'arnaque
Aujourd'hui t'es concerné, demain tu passes à l'attaque
REFRAIN ETNAS/REMITO
Les escrocs au pouvoir, des vrais pros de l'arnaque
Les chantages, dessous de table, leurs finances opaques
Du velcro sur ta face, la tête au fond d'un sac
L’État, la mafia : même combat, même baraque
Les escrocs au pouvoir, des vrais pros de l'arnaque
Les chantages, dessous de table, leurs finances opaques
Du velcro sur ta face, la tête au fond d'un sac
L’État, le patronat : même combat, même baraque
REMITO
L'art de la nique des tocards de la politique
C'est que tu abdiques devant leur système inique
Pour que ta vie ne soit que des problèmes domestiques
Pendant que crève les trois-quart de l'Afrique
La séparation le détournement et l'illusion
L'isolement dans des prisons de manipulation
Ton cerveau est sous perfusion de l'addiction
La magie joue sur le tableau des émotions
Tu perds ton esprit critique dans la fatigue du labeur
Le bizness est prolifique pour les marchands et les dealers
Je ne te parle pas des petites frappes ou des braqueurs
Ni des salles de craps des escamoteurs des extorqueurs
Mais de l'arnaque mondiale que représente le capital
C'est l'art du spectacle dans un jeu de carte vital
La mafia légale pour la terreur patronale
Dans une ambiance de peur tu baisses ton futal
Renseigne toi sur Gladio et Contre-Guérilla
Et tu verras à l’œuvre une stratégie de l’État
Financer les fachos avec l'appui de la CIA
Pour contrer les gauchos pour en faire des parias
Aux yeux de l'opinion publique par le terrorisme
Ils maintiennent leur clique grâce au manichéisme
La fabrique du consensus consumériste
Et l'instruction publique t'enseigne le fétichisme
La pire hypocrisie historique c'est de nous dire
Que le communisme c'est le stalinisme
Que la seule option possible c'est le capitalisme
Ces hostiles nuisibles passent tout leur temps à mentir
Mais la partie n'est pas fini face aux retors
Tu te rendras compte à l'approche de ta mort
Que tu n'as rien fait pour améliorer notre sort
Tu t'es fait avoir trop tard pour les remords
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4. |
Insupportable
04:21
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REMITO
Au pays des sous-merdes, des sous-fafs, des sous-fifres
Beaucoup renient des principes pour toucher un peu de fric
Les beaufs cherchent le bif et sucent des têtes de liste
Pour payer à leurs poufs des vacances sous les tropiques
Ils écrasent les autres pour leur confort personnel
Des commères qui jasent sur les potes en cas de problème
Les girouettes suivent la mode et les codes promotionnels
Des as du paraitre, désastres de l'espèce humaine
Destinés au suicidaire spectacle sociétal
L'intelligence s'efface dans l'amnésie générale
Formatés dès la naissance comme du sale bétail
La conscience sapées par la propagande létale
Par la violence légale, les flics nous mutilent
Savent-ils qu'on prépare notre vengeance collective ?
Une belle potence pour ces connards serviles
Aucune clémence notre mission est punitive
Notre raison de vivre c'est la guerre prolétarienne
Tuer les patrons une tradition antédiluvienne
Des rameurs des galères au travail à la chaine
Des millénaires de haine coulent dans nos veines
Des nerfs d'acier pour supporter le système
Quand les médias bourgeois ne cessent de nous rabaisser
Leurs officiers professent nos idées d'anathèmes
Bientôt on va voir s'ils savent encaisser
Les coups durs, les coupures, quand t'as pas payé la facture
Chaque jour je m'inquiète, je stresse pour le futur
Je rêve de torture sur les plus grosses pourritures
Ces ordures sont prêts à nous vendre de l'air pur
La suprématie du marché comme fonctionnement
Les abrutis sont contents d'acheter le dernier portable
Ces gros porcs n'auront jamais mon consentement
Mais plutôt mon lance-flamme, ce monde est insupportable !
MARKO
ETNAS
J'ai cru entendre qu'on ne serait pas à plaindre
Pourtant j'ai envie de me pendre et je refuse de feindre
Je veux pas dépendre du rêve tendre qu'ils essaient de dépeindre
Acheter et vendre c'est la vie à laquelle on doit s'astreindre
Tu cherches ta liberté ? Sache qu'elle n'est plus de ton ressort
Le seul droit qu'ils te confèrent, c'est de la tuer par ton confort
Pour garantir leurs affaires, ils multiplient leurs efforts
Ils savent nous déconfire et le système en sort plus fort
Matte comment ils repèrent les signes du dernier soupir
Ils s'organisent et récupèrent quand la crise les fait croupir
Dans un climat austère, on te pousse à briser ta tire-lire
Ça sauve les porcs qui opèrent toujours pour le pire
Pour pas que les capitaux s'évadent, on rend les prolos avides
Les nouveaux produits à la mode promettent de remplir nos vides
La pub nous balade, l'individu seul critère valide
Malgré nos comptes maussades, on cède jusqu'à payer notre suicide
Et ça redémarre, la croissance toujours en ligne de mire
Le pétrole prolifère, engraisse les cow-boys et les émirs
De nouveaux marchés émergent, l'industrie dégage de la marge
Et ces bourges nous refourguent des gadgets qui rendent barges
Dans l'Europe putréfiée, les boss ne sont plus très fiers
Prêt à nous crucifier pour sauver les places financières
Ça privatise, licencie et les chiffres en dents de scie
Justifient la pression managériale, on en chie
Le petit-bourgeois avec son bizz de proximité
Oublie que le marché est roi, que vendre est une nécessité
Par le troc ou le pèze, une marchandise reste une marchandise
Et garde l'emprise sur la société qu'elle divise
Tu penses sauver la planète avec ton commerce équitable
Va te faire foutre toi et ton développement local et durable
Aucune solution ne sauvera ce système instable
Seule notre union nous sauvera de ce monde insupportable !
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5. |
Planete Toxique
04:13
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REMITO
Nous sommes des cobayes, des petits rats de laboratoire
On touche une paye, pour la dépenser le soir
On mange de la merde, on aura un cancer plus tard
Et c'est tout bénéf pour les boss de Bayer ces gros bâtards
Des expériences en 43 sur les prisonniers d'Auschwitz
Du sang contaminé par le Sida pour les hémophiles
L'héroïne, le gaz moutarde et le Gaucho
Pour quelques milliards ils rachètent Monsanto
Les fabricants des PCB, du Round Up, de l'aspartame
De l'Agent Orange qui a servi au Vietnam
Des hormones de croissance pour des animaux plus gros
La science aliénée pour augmenter les capitaux
Les phytosanitaires niquent le système immunitaire
Pour contrer ça on prend des compléments alimentaire
Des semences OGM aux excipients des médicaments
Le système marchand veut nous rendre dépendant
Des nutritionnistes payés par les multinationales
Qui disent s'exprimer au nom de l'intérêt général
Qui veulent nous gaver à chaque repas de produits laitiers
C'est Danone et Nestlé qui font le Programme Nutrition Santé
Des perturbateurs endocriniens dans les couches des enfants
Du chlorhydrate d'aluminium dans les déodorants
Le but des entreprises de cosmétiques, de l'alimentation
C'est de faire du biz en baissant les coûts de production
Les gens en bonne santé c'est pas un bon filon
Il faut du sucre pour le diabète, du sel pour l'hypertension
Des particules fines de diesel dans les poumons
Les industriels détruisent l'air que nous respirons
Le capital saccage l'Homme et l'environnement
Par l'accumulation primitive et le vol permanent
Les futurs mutants des prochaines générations
Vont nous haïr de n'avoir pas fait la révolution
REFRAIN
Planète toxique
Les bourges nous empoisonnent pour faire du fric
Des semences aux médicaments c'est la même logique
Faire du fric, faire du fric...
ETNAS
Encore une journée de plus passée à m'empoisonner
Pas besoin d'épices dans ma pitance elle est assez assaisonnée
Les dizaines d'additifs peinent à cacher le goût des pesticides
Ils traînent dans mes veines pour que je canne avec une haleine fétide
Je survis dans ce qui ressemble à une guerre civile
Déjà gamin, je respirais les vapeurs du goudron de ma ville
Je grillais ma cervelle, la TV me rendait servile
Pendant qu'au-dessus de ma tête défilait le nuage de Tchernobyl
Pas le temps de cuisiner, mes parents happés par le travail
Plats préparés à bas prix en guise de victuailles
Les poisons cancérigènes que l'industrie veut qu'on graille
Sont une bombe à retardement qu'on porte toujours autour de la taille
Je regarde autour de moi je ne vois que des vivants déjà morts
Les pharmacies prolongent l'agonie en les gavant sans remords
Nous sommes les cobayes des industriels qui spéculent sur nos corps
Et nos défenses naturelles reculent devant un triste sort
Je te vois venir de loin avec ta morale de bobo
Pour semer doute et culpabilité dans nos têtes de prolo
Faudrait consommer local bio, monter sur son vélo
Trier ses déchets, ça suffirait à faire tomber ces salauds
En réalité la loi du pèze impose les marchandises
Elles pénètrent nos vies, les boss façonnent le monde à leur guise
Ils exigent que tu sois connecté mobile et joignable
Alors ils te vendent un ordi, une caisse et un putain de portable
Je voudrais un terrain pour cultiver ma nourriture
Mais les maître on mis la main sur la planète et nous laissent la pourriture
Ça bétonne, pompe du pétrole, respecte avec droiture
Les préceptes d'une société basée sur le mythe de la voiture
On a plus le choix : soit stopper la gangrène
Soit attendre que le feu nucléaire efface toute trace humaine
Le chemin est long avant qu'on fasse repencher la balance
Il faut d'abord virer tous les bourges et les réduire au silence
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6. |
MC
03:10
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ETNAS
MC ton rap est nul, t'espère être dans les annales
Et qu'on t'adule avec tes fausses histoires de taule que t'étales
Tu frimes avec ton pécule, bientôt tu seras à fond de cale
Moi je suis bien dans ma bulle à l'écart des trous de balle
Mon écriture te troue le fion mais elle a une autre fonction
C'est une petite contribution pour bâtir la révolution
Je pose mes idées sur ma voix jusqu'au bord de l'extinction
Quand la réflexion devient action mon rap en est l’extension
Ma plume est pleine de spleen et de rancune
Elle a pour coutume de cracher sur le système et la tune
Et quand elle dégouline de colère face à l'infortune
Elle part à l'assaut du ciel pour décrocher la lune
Pendant que les rappeurs rament pour écrire quelques lignes
Moi je dois fermer toutes les vannes pour pas t'inonder de rimes
Je pars des abîmes de mon âme pour atteindre les cimes
Crier ma solidarité à celles et ceux qui triment
REMITO
Les MCs veulent du style de la technique
Mais moi je fais du rap tactique
De la propagande anarchique
Incendie l’État et les flics
Je ne suis pas sympathique
Juste un connard authentique
Roule un gros pétard ou un stick
Paye ta Valstar et je kick
Je rase ta be-bar, je pisse sur tes reliques
Je ne suis pas un artiste, un rappeur catholique
Un hipster islamiste, un Chipster maléfique
Un expert en rhétorique
Je manie la dialectique comme Karel Kosik
Des choses marxologiques et un peu poétique
De la prose antalgique, une dose énergétique
Hypnose rapologique, glucose pour diabétique
La névrose me guette sur cet instru magnifique
Remonte ta braguette si tu mets pas de slip
Je pensais pas qu'un egotrip pouvait foutre la trique
Maintenant je comprends mieux les délires narcissiques
ETNAS
Tu veux un clash? Hein, sache que tu seras dans la dèche
Je fais le ménage comme les YPG qui tirent sur Daech
Remballe tes conneries sur l'argent et la religion que tu prêches
Et téj tes thèses sur la race, elles ne sont plus très fraîches
Je suis venu, je t'ai vu, en train de lécher des culs
Te prosterner pour qu'ils achètent ta daube pour quelques écus
Puis faire le clown dans les clips en t'inventant un vécu
Et j'ai choppé ton flyer car j'avais plus de PQ
Pour tous les MC's qui m'énervent j'ai des vers en réserve
Mais dis-moi que font ces larves avec leur morve ? A quoi ils servent ?
Dès que je bouge mes lèvres, tu prends conscience de ma verve
Je suis venu au monde armé comme la légendaire Minerve
C'est politique : rap ou trap, même dans l'egotrip
C'est poétique : ça fout la trique, j'y ai laissé mes tripes
Ton rap est raide, il déconne, y a pas de remède
Le mien est rude, il résonne jusqu'aux confins d'Andromède
REMITO
MC la première fois que j'ai rappé t'étais pas né
Comme un petit poisson dans les couilles de ton padre
Paraitrait que les barrés débarquent avec des barres de fer dans les bars
Pour une baston générale comme dans les bals de campagne
Des ball-traps qui dérape des trous de balle font de la trap
Faut qu't'attrape un coup de batte pour te remettre dans les rails
Écoute ma voix de métal qui cisaille ton mental
Ça te travaille comme un fantasme une sale image de hentai
Du rap de sarcasmes j'suis cash comme James Carr
J'encaisse le marasme cache pas d'avatar
Casse toi si t'es un chtar suicide toi fais de la place
T'es utile comme une pétasse d’État chez le débile Hanouna
D'la bile on s'en fait pas on leur taille un costard
Etnas et moi on balade les MCs dans notre corbillard
Le rap est un art et pas un dépotoir pour crevards
Sur nos CDs tu ne verras jamais de code-barres
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7. |
Malaise
03:11
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ETNAS
Prisonnier d'une société, j'ai pas choisi d'y naître
Trimer par nécessité comme l'ont fait mes ancêtres
Prolo révolutionnaire, j'ai décidé de l'être
Pour que ce système de misère puisse enfin disparaître
Dès la lointaine époque où je pensais qu'à gambader
Alourdis par le sac-à-dos, la joie de vivre saccadée
Puis j'ai cessé d'être un ado, adieu la liberté bradée
Maintenant les cannettes vidées me permettent de m'évader
Tapis dans l'ombre, j'observe ce monde qui s'effondre
L'économie qui sombre, leur poule aux œufs d'or qui en a marre de pondre
Bien sûr que je suis content de bouffer et d'être en vie
Mais me passer un nœud coulant traîne souvent dans mes envies
Je survis car le hip-hop me donne le bon élan
Et je construis mon espoir à partir du néant
Samples volés, propagande scandée, murs vandalisés
Pouvoir visé et bourgeois scandalisés
Avec mon crayon, j'élabore mes réflexions
Mes rêves de révolution et mes interrogations
L'Humanité où va-t-elle ? La prochaine crise sera-t-elle fatale ?
Que faire pour que ce troupeau fidèle ne baisse plus son futal ?
Face à ces questions, je ne vois qu'une réplique
S'appuyer sur nos fondements théoriques pour façonner la pratique
Rendre publique la critique par la plume ou l'acrylique
Faire taire les relous qui rangent la lutte des classes au rang de relique
C'est toujours contre les tron-pa que je mène le combat
Pas en solitaire mais solidaire avec ceux d'en-bas
Ceux qui n'ont à vendre que leur force de travail
T'en à peut-être marre de l'entendre alors je t'épargne les détails
Mais garde en tête que pour éviter que l'Histoire se répète
C'est à nous d'en écrire les pages même si elles seront imparfaites
C'étaient juste quelques rimes d'un mec qui comme toi rame
Quelques lignes écrites avec des larmes sur la pointe de ma lame
REMITO
Eh oui connard je rappe comme en 97
L'époque des bagarres des caves et des cassettes
Il s'agit pas de s'inventer des ennemis
Ils sont là devant toi à te faire la bise comme des amis
Les prolos se font avoir décident de que dalle
C'est pas un référendum qui nous donnera le pouvoir
Les patrons en rigolent accumulent du capital
Ils se gavent de caviar tranquilles dans leurs manoirs
Je ne sais pas combien de temps va durer l'ordre bourgeois
Personne ne bouge ici résonne le chacun pour soi
La nausée s'empare de moi je vois couler du rouge sang
Je veux faire la révolution pour nos enfants
Mais dans quel monde vivrons nos descendants ?
La question a disparu des discussions depuis longtemps
Je ressens beaucoup d'amertume dans ce présent
Un gâchis énorme de talents par l'abrutissement
Toujours à cran mal de crane je craque souvent
Les bouteilles d'alcool me servent de calmant
A ce rythme-là, la mort m'attend c'est évident
Que je battrais pas le record de Jeanne Calment
Ce texte c'est le malaise, la destruction
Le mal-être en prose, la consternation
Je ne peux pas faire la fête quand le monde est en perdition
Je ne peux pas être heureux face à la désolation
Quelle est la formule pour que tu te bouges le cul ?
Les patrons nous enculent veulent piller notre Sécu
Qu'attends-tu ? Que les syndicats descendent dans la rue ?
Calcul de vaincus, ça mérite des uppercuts
Nous sommes face à un mur, il faut le briser
Enfile ton armure et apprends à viser
Dans tous les camps, la guerre fait des blessés
Dans tous les cas, la mort il faut affronter
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8. |
Palais Des Horreurs
04:44
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RAPACES
Sur une balle de malheur qui dérive au fond de l'univers,
Une boule de douleur sévit au tréfonds des viscères
Des va-nues pieds asservis par l'épaisse laisse du labeur.
Bienvenue dans la survie au palais des Horreurs !
Chimérique Ulysse échoué en cette architecture sans issue
C'est le fric - en doutes-tu ? - qui structure les tissus
De l’Être inorganique ou social. Et pour qu'il s'amasse,
Sécrète l'insatiable trafic, l’État est son garde-chasse.
Cette édification tient sur l’anthropocène soubassement,
Celui de la déprédation qui mène au délabrement,
A l'extinction des éléments, de la nature entière.
L'accumulation tue l'environnement, le défigure en désert.
Insérée dans la machinerie, ces ressources premières
Dans d'infinies galeries s'intègrent à la matière humaine,
C'est l'étage de l'industrie, l'immense forge à valeur
Où l'ouvrage meurtrit l'esprit, le corps du travailleur.
Des fabriques de textiles hier à Manchester aux usines
Qui s'agglutinent vers la Rivière des Perles en Chine
Aujourd'hui, le maillage de l'exploitation frénétique
Accroit ses circuits, propage à foison la paye et la trique.
Cette logique de la valorisation marchande étire
Les limites de la prison entreprise pour engloutir
La production dans les champs, les mines, les services.
Les ramifications économiques lient l'élastique édifice.
Au summum de l'armature, dominent de grands vampires,
D'anonymes galures possédant passé, présent, avenir.
Leur talon de fer soumet le monde aux impératifs
Du pognon, qui rendent hémorragique le prolétaire Sisyphe.
Opprimée, la vie est réduite aux tâches inutiles.
Dans la précarité, l'ennui, elle se gâche, servile.
Au Palais des horreurs, tout s'efface pour le mercantile,
L'intérêt supérieur des liasses qui s’amassent, tranquille.
Cependant, un vrombissement sourd de partout s'entend
Constamment, qui va s'accroissant, menaçant d'effondrement
La charpente, les cloisons, du labyrinthe infernal.
Tout flanche sous les contradictions intrinsèques du capital !
Telle une métastase, la crise impose sa phase vandale
Elle fait table rase de ce qui stabilise le rapport social !
En trombe, la barbarie s'affaire, prolifère le réactionnaire.
Les monstres de la guerre, la misère, tuent de front, à revers !
Du Vietnam sous le Napalm à l'Amazonie en flammes,
Une même trame, le bourgeois à l'agonie sème le drame
Jusqu'aux synapses sous les crânes qui réclament l’infâme
Donnent la palme à Neymar tandis que les alarmes crament !
Sans répit, l'horreur se forme en représentation rentable,
Persistants, ses promoteurs confortent l'émotion cannibale.
Sans réplique, l'écran de la peur apporte les cadavres à table,
qui sustentent l'atterrant spectateur, ce porc épouvantable.
Au crible du profit sont passés les esclaves boulimiques,
Cibles des ravages chaotiques des produits numériques.
Excité sans cesse, testé, traqué sur son temps de repos,
c'est déshumanisé, en stress, détraqué qu'est le troupeau.
Pourtant la taupe nécessité dégage les voies de la liberté,
Entêté, l'ouvrier dépossédé voit sa rage l'emporter.
Sa seule priorité : l'action révolutionnaire dans l'unité.
Vaincre ou mourir par l'insurrection, la grève illimitée !
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9. |
NRV
04:31
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REMITO
ETNAS
Toujours là, bien engagés, des enragés prêts à saccager
Ce monde qui de nos trajets nous a déviés pour nous encager
Grugés, désagrégés, on s'est insurgés, ils nous ont jugés
De l'histoire on devient sujets c'est clair on va pas se ranger
Mon gars ne me fais pas croire que t'es heureux de manger et boire
De savoir qu'après le charbon ton foyer t'attend le soir
De pouvoir t'acheter de la merde et accumuler tout ce foutoir
Car tout ça pour l'avoir, tu as laissé choir tous tes espoirs
Au taf on se démène le tic-tac de nos vies s'égraine
On joue nos rôles dans l'arène dans laquelle l'apathie est reine
Peur et délation on étouffe dans l'atmosphère malsaine
Quand le chômage se dessine, on accepte la mise en scène
Dans l'industrie, les services les prolos subissent les sévices
Pour bâtir ce monde qui s'emballe à force de tourner comme une hélice
Ils nous dénigrent comme quand ils nommaient les esclaves "sales nègres"
Les vacances ont un goût aigre, les consolations sont maigres
Les politicards nous font croire qu'on coûte trop cher sales bâtards
La baisse du profit leur fait peur ils pillent nos droits et ça repart
Plus rien dans le réservoir mais l’État nous cache toutes ses tares
Les urnes servent à nous taire, on se terre, puis on sort mais trop tard
Tous les jours, le spectacle nous cache le drame de la débâcle
Sur les portes du savoir, les médias ont posé un gros bâcle
Ils voient du mouvement, ils taclent, à rester critiques ils renâclent
Quand notre connaissance débloque, le pouvoir ne voit plus d'obstacle
On en a plus rien à foutre, on se gave à se péter la panse
Pendant qu'on matte les stars du foot y a tous nos patrons pensent
La bouffe industrielle, l'alcool, la drogue altèrent nos sens
Les somnifères, les anti-dépresseurs endorment notre conscience
Du berceau jusqu'à la mort, les cadors nous déshonorent
Comme un môme innocent que de vieux vicelards déflorent
Pour faire de l'or c'est sans remords qu'ils flinguent l'esprit et le corps
Prolétariat lève-toi encore et viens redresser les torts !
REMITO
Y a du taf pour construire la société communiste
Je veux pas de martyrs ni d'avant-garde autoritaire et léniniste
Une dystopie, un enfer sur terre, on est au bord
D'un monde mortifère qui dégénère à la Black Mirror
La tête dans le portable, des esclaves technologiques
Les collègues parlent de leurs chats au lieu des grèves c'est logique
Pendant ce temps là des bourgeois fantasment sur le transhumanisme
Un délire de grandeur pour maintenir le capitalisme
Les usines tournent en 3/8, on pense à la prochaine cuite
Les envies détruites par les frustrations, on prend la fuite
Face au combat historique, la révolution c'est la suite
Pas d'échappatoire de porte de sortie, on décapite
Les politiques, les lobbys, les pseudos-scientifiques
Le temps les inquiètent mais nous on n'a pas de limites
On méprise les riches, les beaufs et les racistes
On veut l'égalité sociale et pas des primes au mérite
Combien vaut la vie d'un gosse de Sanaa ou d'Afrin ?
Demande à Dassaut, Almaz-Antei et Lockheed Martin
Le profit à court terme, la religion des élites
Mais notre vision à long terme, c'est ce système en faillite
Changement climatique, émeute de la faim cyclique
Bombe atomique, gouvernements machiavéliques
Manque d'antibiotiques, pandémies dramatiques
Un bel avenir se profile pour devenir alcoolique
J'en deviens cynique, mélancolique souvent aigri
Alors que l'époque nous invite à la lutte sans merci
On veut pas de lamentations mais des combattants instruits
Pour stopper l'exploitation, la recherche du profit
Je pourrais rapper pendant des heures dans ce putain de micro
Dégueuler tout ce qui m’écœure pour soulager mon égo
Mais ce qui compte c'est l'action organisée entre prolos
Alors ciao, on se retrouvera sur les barricades poto !
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10. |
Narcisse
03:45
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REMITO
Abrutis par la pub et l'exploitation
Des selfies comme trophée de la fascination
Le rêve du prolétariat c'est de gagner le million
Mimer les bourgeois et boire du Saint-Emilion
On galère comme des rats on espère on verra
Ils se gavent c'est pas grave on laisse faire on enrage
Tant qu'en vacances on partira pour un mois
La conscience et la grève ne vont pas à la plage
On entrave les échanges mais pas la production
Le chantage à l'emploi la seule motivation
Pour se lever le matin c'est la course à l'argent
Le baratin des patrons est vraiment énervant
Je peux pas mettre de prix sur la merde que je produis
Mon rap est gratuit et se faufile dans la nuit
L'ennui est nécessaire pour stimuler l'envie
La vie n'a pas de sens alors oublie les interdits
Je fais partie de ces gens que tu traites d'indigents
Des pauvres gens qui n'ont que le travail et les enfants
Des traditions à la con qui nous font perdre notre temps
Des années d'aliénation pour mourir vivant
La tristesse est toujours une source d'inspiration
Narcisse pousse sur le terreau de l'humiliation
On adopte les codes de la consommation
Conditionnés pour glorifier les actes de soumission
Des trimards pris en otage par des grévistes
La confusion règne sans partage les médias insistent
Pour morceler la conscience de classe vanter la bêtise
Pratique dégueulasse reprise par les artistes
En prise avec le réel on cherche des solutions
Les bases matérielles de notre émancipation
A l'assaut du ciel on va crever toutes les religions
Vide la poubelle c'est l'heure de la révolution
ETNAS
Non ne compte pas sur moi pour que je me mette à la place de ma boss
Et que je cautionne qu'elle calcule avant de me lâcher un nonoss
J'en ai rien à battre si pour boucler ses comptes c'est pas de la tarte
Pour grailler je me plie en quatre, j'ai tiré les mauvaises cartes
Y a aucun job de rêve, y a vraiment rien qui m'enchante
Mais la peur de pas pouvoir nourrir mes gosses me hante
Et je te cache pas que je crache pas sur un peu de confort
Mais l'état de la planète m'effare donc je fais beaucoup d'efforts
Tu te demandes ce que j'ai en tête pourquoi ma musique est gratuite
Pourquoi quand je termine un projet il y a toujours une suite
Sache que ma vie entière est dirigée vers un seul point de fuite
La révolution avant que l'espèce humaine soit détruite
Je ne juge pas ce qui font de la musique pour du fric
Mais mon rap c'est de la propagande analytique et critique
Donc il évolue en marge en-dehors du système marchand
Pas d'autres choix que d'en faire une arme qui ne soit pas entachée d'argent
Je m'inspire du quotidien, du système qui nous détient
La misère dans laquelle on nous maintient, le pouvoir des flics qui nous contient
Les patrons qui ne valent rien et qui nous aboient comme des chiens
Une société de connectés qui a perdu ses liens
La stratégie des politiciens protégés par leurs hommes de maintien
La tragédie de nos révoltes restées souvent sans lendemain
La compassion pour l'être humain quand je vois ce qu'il devient
Pris dans son propre piège dans un environnement en plein déclin
Les souvenirs de ma jeunesse que j'ai traversée sans soutien
Mon statut d'écorché vif gravé dans mon groupe sanguin
La vue de mes proches en train de dépérir ou de ronger leur frein
Le temps perdu au taf pour vendre ma force de travail sans fin
La tête de mon maître tranchée, je vagabonde comme un ronin
Je cherche un micro branché pour cracher mon venin
On déferlera sur le capital comme les vandales sur les romains
Que mes camarades entendent ce cri et qu'ils se reprennent enfin en main
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11. |
Graffiti
03:53
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REMITO
Le soleil se couche lentement sur l'horizon
C'est l'heure de sortir de ma tanière de béton
L'équipe se prépare pour une nouvelle mission
Des odeurs d'alcool de shit et de krylon
On marche dans les rues de Montluçon
A l'affût d'un mur vierge d'expression
Ce sera notre nouveau lieu d'exposition
La police et la mairie voudrait tuer notre création
Mais on esquive ces larbins de l’État
On parcourt les rues sales comme une bande de rat
Marquant le territoire de nos gue-ta au Poska
Vandalisant les boulevards et les maisons des bourgeois
Voir nos œuvres sur des trains nous remplient de joie
Piller les magasins et enfreindre les lois sont le béaba
Car notre art est gratuit et sans visa pour les parias
Pas de hiérarchie ici que du volontariat
REFRAIN REMITO/NESTOR
Si le hip-hop est une main
Le graff en est le majeur
Un doigt d'honneur
A tous les quartiers rupins
Un mix de couleur
Un lettrage de tueur
Une réappropriation
De l'espace urbain
REMITO
Désormais résidant de la banlieue Est
Désordre incidents et famille modeste
Les possédants nous rabaissent nous détestent
On va leur péter les dents dans leurs putains de quartiers Ouest
Ici les murs ne sont pas muets on a horreur du vide
Les villes sont marquées de francs-tireurs avides
De laisser des traces de nos passages à vif
Les barricades de chantier pour des textes subversifs
Les enfants pas sages sont sortis de leurs cages
Traversant le paysage en déployant leurs plumages
A la face des marécages à l'enfance dans les nuages
Des boites de coloriage pour partir en voyage
Loin des modes virtuelles planqués derrière l'ordinateur
Un monde de poubelle plein de hashtag sur Twitter
Tu peux faire la belle dans les vernissages des suceurs
Nous on reste des vandales de minuit à six heures
REFRAIN NESTOR/REMITO
ETNAS
Tu m'esquintes à mort, je laisse mon empreinte sur ton mur
C'est une bouteille à la mer pour faire entendre nos murmures
On ne va pas se repentir de balancer notre peinture
Notre colère a une couleur nos larmes sont dans les coulures
Avec l'ennemi y a aucun deal, car on est des vandales
On reprend la ville mec, on a vraiment la dalle
On vient marquer le territoire, on grave nos noms dans l'histoire
Le prolétariat du monde entier possède sa propre mémoire
J'ai fait cracher mon spray, je l'ai pas fait exprès
La façade vierge exerce un irrésistible attrait
Et dans le magasin la bombe s'est cachée toute seule sous ma veste
J'ai braqué le gros capitaliste, il n'a pas fait un geste
On tèj sur la ville qu'on assiège et dont on change le visage
Des messages d'enfants pas sages sur des murs en guise de page
Soit je crie mes lyrics, soit je crée par l'acrylique
Dédicace à Nero et un big up à Sheek
REFRAIN ETNAS/NESTOR
REMITO
Il paraîtrait que la nuit porte conseil
J'aime son ambiance elle m'inspire sans pareil
La création et l'obscurité se mêlent à merveille
Comme l'acidité du citron et la douceur du miel
La nuit m'appelle elle m’ensorcelle
Remballe tes rêves on va claquer ta paye
Choisis ta bouteille et prend moi une Jack Daniel
Si je la finis pas on en fera un cocktail
Molotov dans la gueule des schmitts de mort
On est des fauves eux sont des porcs
Sombre décor pour les fils de l'aurore
On sort un film d'horreur dès qu'on est dehors
Des cons croient encore qu'on fait ça pour la gloire
Mais c'est notre exutoire notre seul trésor
Une mémoire qui rentrera tôt ou tard dans l'Histoire
Face au monde des majors qui se détériore
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12. |
Méditerranée
03:40
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ETNAS
Cet été j'ai traîné sur les plages de Sicile
Le soleil m’assommait, les mômes redevenaient dociles
Je goûtais au repos mérité, après une année difficile
Pendant que d'autres prolétaires, fuyaient la misère ou les missiles
Pour les intérêts nationaux, leurs dirigeants ont aboyé
Ils ont vidé les arsenaux sur une masse humaine qu'ils ont broyée
Abandonnant leurs foyers, à la recherche d'une aide octroyée
Si près des côtes qu'ils entrevoyaient, nos frères et sœurs se sont noyés
Le capital s'abreuve du sang de ces destins scarifiés
Sur l'autel du profit, combien d'enfants sacrifiés ?
Ceux qui survivent au désert n'ont plus qu'un seul désir
Levant les yeux vers le Nord, ils savent qu'une chance à saisir
Les passeurs se remplissent les poches et spéculent sur leur fuite
Avec un rendement proportionnel au nombre de familles détruites
Et c'est le jour du départ, le radeau largue les amarres
Dernier regard sur une terre que peu vont revoir
Les canots de sauvetage bloqués par les militaires
La Méditerranée devient cimetière des prolétaires
Soit la mort les cueille en plein milieu de la mer
Soit les centres d'accueil enferment les plus téméraires
Les médias pointent l'étranger : une menace pour ta vie rangée
Prêt à violer les tiens, voler tes biens, profiter du pèze engrangé
Quand l'économie sclérosée depuis des années prend l'eau
Les idées dominantes prônées sont de diviser les prolos
Les petits-bourgeois gauchistes aux idées post-modernistes
Dénigrent ma classe, l'encrassent et inversent le prisme raciste
Ils chantent en chœur que le prolo clair serait oppresseur
Mais notre ennemi est le bourgeois, qu'elle que soit sa couleur
Les structures productives sont connectées par-delà les frontières
Soyons solidaires quand sur l'autre hémisphère s'élève la colère
Bloquons l'économie locale pour un embrasement mondial
Et déclarons au capital une guerre internationale
REFRAIN REMITO
Je voulais fuir la guerre, je n'ai trouvé que la mer
Méditerranée cimetière des prolétaires
Une frontière, un calvaire, un radeau, une galère
Survivant d'un fardeau, d'un système de misère
Je voulais fuir la guerre, je n'ai trouvé que la mer
Méditerranée cimetière des prolétaires
Une frontière, un calvaire, un radeau, une galère
Survivant de l'enfer, d'un système de misère
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13. |
Confusion Generale
06:28
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REMITO
Bienvenue dans la confusion généralisée
Le monde est sous perfusion anesthésié
Saturés d'infos qui circulent sur internet
Le cerveau rempli de déchets difficile de faire place net
Toutes sortes de dégénérés font leur beurre avec ce média
De Zemmour à Dieudonné, de Soral à Bouteldja
Ils propagent leur haine et leurs propos racistes
Et détournent quelquefois le vocabulaire marxiste
Ils ne sont jamais loin des pires complotistes
Et pensent vraiment que des Illuminatis existent
Qu'une secte de juifs, franc maçons ou sataniques
Dirige le monde et les banques en secret et nous nique
Ils ne comprennent rien au fonctionnement de l'économie
Et n'ont jamais lu Debord ou Marx de leur vie
Ils sont les idiots utiles du capitalisme
Partisan de l'idéalisme et du post-modernisme
Certains adhèrent aussi aux thèses racialistes
Aussi bien chez les gauchistes que les islamistes
Les dominants seraient des blancs colonialistes
Mais qu'en est-il au Qatar, en Arabie Saoudite ?
Que faire face aux Salafistes et aux Evangélistes
Quand la critique de la religion est interdite
Qu'elle se heurte à des soi-disant anarchistes
Qui défendent au final des concepts théologiques
Des quartiers entiers sont abreuvés de crasse
Qui remplace la lutte de classe par la lutte de race
Les réacs répandent leurs idées sur la masse
Et amènent la jeunesse dans des impasses
Ils copinent avec des tiers-mondiste identitaire
Obsédés par la couleur de peau des prolétaires
Mais dites moi avec quel taux de mélanine
Un être humain noir ou blanc se détermine ?
Question débile, thématique de poubelle
On est bien loin d'une vision universelle
D'une humanité libre et égalitaire
Le combat du prolétariat révolutionnaire
C'est l'époque de la confusion générale
Les faux rebelles sont des soldats du capital
La fusion des cons en une réaction globale
Un peu de clarification ne fait pas de mal
ETNAS
Aujourd'hui c'est 1er mai mais on fête quoi au fait ?
Entre nos buts et les issues des luttes réside un offset
Toujours les keufs qui guettent et je dois trimer pour remplir mon assiette
Rien de neuf, rien qui pète, c'est pas 1917
Parfois violent souvent festif, voilà le climat des manifs
On a ravalé notre rage comme on range la lame d'un canif
La moisissure des syndicats se greffe aux mouvs alternatif
On suit leur agenda qui fixe aux grèves un terme hâtif
Comme des éclats de cristaux, ma classe brisée en mille morceaux
Brille par son absence sans se soucier des conflits sociaux
D'un côté des prolétaires qui ont déserté le front
De l'autre des universitaires qui veulent disserter en leur nom
Parlons-en de ces petits-bourges qui nous inondent de théories
Ils sont aguerris nous divisent en des dizaines de catégories
Blancs, racisés, LGBT, hommes ou femmes
La classe sociale disparaît et on éteint la flamme
Dans leur théories, paraît que les prolos se dominent entre eux
Suivant un sexe ou une couleur qui redéfinit les règles du jeu
Mais ces gratte-papiers n'ont pas capté les rapports de production
La recherche du profit génère les ségrégations
Si tout le monde bouffait à sa fin
Si chacun avait accès aux moyens pour produire tous les biens
Si chaque personne quelle qu'elle soit prenait part aux décisions
Peux-tu me dire à quoi serviraient les divisions ?
Les théories raciales face à la critique radicale
Qui dégomme les religions les idées de race sociale
Dans les quatre coins du monde, la lutte des classes est universelle
Rien à foutre du genre ou des aspects culturels
C'est clair, loin de moi l'idée abjecte
D'ignorer la mise à l'écart dont une personne peut être sujette
Mais ces identités ont été fabriquées par le pouvoir
Et s'en revendiquer c'est effacer notre mémoire
Je refuse de défendre une quelconque appartenance
Imposées par les patrons auxquels je ne fais pas allégeance
Mes camarades ne sont ni hommes, ni femmes, ni blancs, ni noirs
Mais le prolétariat en lutte par qui vient le seul espoir !
C'est l'époque de la confusion générale
Les faux rebelles sont des soldats du capital
La fusion des cons en une réaction globale
Un peu de clarification ne fait pas de mal
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14. |
Rapabellum
03:06
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ETNAS
Dans le ventre une rage qui vient du fond des âges
Toujours une encre rouge qui décrit l'esclavage
Une entraide qui s'érige comme un puissant barrage
Et qui protège de l'état de siège ceux qui refusent d'être sages
Une analyse scientifique de cette machine à fric
Déjà de toute part elle craque, son champ d'action s'étrique
Des enquête qui détectent les liens qui s'y imbriquent
Des plans stratégiques pour détruire chacune de ses briques
Rien à voir avec les théoriciens du Grand Soir
Les syndicats négocient, on est pas venus pour s'asseoir
Nos rêves traversent le micro, le clavier, le pochoir
Et tes urnes électorales font de magnifiques pissoirs
Les délires d'extrême-gauche, désolés si on les gâche
Mais ce milieu s'attache à des idées qui ne font même pas tâche
On va pas suivre une avant-garde coupée de la masse
On est au cœur de la production du capital qui s’amasse
Inutile de fuir, tu sais à qui tu as à faire
Appelle tous tes renforts, bientôt tu vivras l'enfer
Tu connaîtras la colère des damnés de la Terre
Ceux que la liberté attire, en un mot : les prolétaires
REMITO
Les prolos contre-attaquent toujours dans la guerre de classe
On laisse pas de place aux bécasses qui jacassent
On les terrasse avec nos préfaces efficaces
Prémisses de menaces pour les bourgeois en place
On place des billes dans l'art sincère et subversif
On vise l’Élysée armés et les nerfs à vif
Sans artifice on brille par notre mental combatif
Prolétaires de tous les pays soyons agressifs
Jusqu'au-boutiste on n'est pas des Insoumis
On n'est pas un syndicat encore moins un parti
Des parades défaitistes des clowns tristes abrutis
Il est grand temps de refaire la Commune de Paris
Déterre les pavés qui ne demandent qu'à voler
Sur les fourgons blindés des poulets rissolés
Fini de larver somnoler se désoler
Faut s'activer car y a de quoi s'affoler
Des comités de luttes pour la grève illimitée
Des caisses de grève pour tenir sur la durée
On transforme les rêves en réalité
La sève de la révolte pour se lever de cette société
RAPACES
Vous nous croyiez achevés ? Fallait pas nous chercher !
Réveillés, à la révolution on va se tâcher !
Tu peux lâcher tes chiens, Macron, face à nos tigres acharnés,
Très fâchés pour faucher les patrons, quitte à canner !
40 ans que ta classe vandale s'est organisée
Pour rapiner, menant sur la pente barbare l'humanité,
Vous ne servez à rien, parasitez à en crever.
Pour sauver tous vos biens, votre programme c'est "Dépravez !"
Vous vous torchez avec le monde, et vous venez la ramener,
Continuez à nous faire la leçon médias interposés.
Mais vous êtes démasqués, votre système on le cramer,
Car marre de trimer pour des enculés, on va se venger !
Notre méthode nous attendait dans le volcan en sommeil
De la colère prolétaire, qui crache sur votre soleil :
Action directe, autonomie, chasse à la pègre syndicale
Ouvrière démocratie, voilà notre arsenal !
On décrète la grève sauvage, s'unit pour mettre en place,
Les comités de liaison entre les assemblés générales.
On occupe les lieux de production, on bloque la circulation
Préparons la défense contre vos forces de répression.
On met la peur dans votre camp, prémisse au changement
Les gilets jaunes, ce n'était que le commencement !
Maintenant, la phase décisive est débutée,
La lutte en entreprise est notre priorité !
Le théâtre d'opération s'étendra dans vos quartiers
Balayez toutes vos notions, vous n'êtes plus protégés !
Comme en 17, en 36, dans les années 70
La masse se jette sur le bourgeois, en fait sa cible !
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15. |
Encore Debout
03:50
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ETNAS
Encore une reprise qu'on a perdu c'était la crise
Pourtant la bourgeoisie, un genou à terre, perdait la maîtrise
Mais l'Etat supervise, arbitre, nous pille à sa guise
Nos réserves s'amenuisent, notre classe reste soumise
L'adversaire se redresse, notre oseille renfloue les caisses
La presse se gausse et acquiesce pendant qu'on encaisse
Il a redoublé de puissance, on prend des coups sur la panse
On pense à comment remplir notre frigidaire pendant qu'il danse
Il s'arrête une minute pour préparer un coup de pute
Après une feinte, il déclenche ses réformes en uppercut
On cherche notre souffle, on oublie tous nos membres
Qu'il pilonne avec ses bombes réduisant la planète en cendres
Droite-gauche, gauche-droite, les prolos se prennent des patates
De tous bords, les partis nous foutent en scred leurs coups de savate
Le KO nous menace, mais mais malgré tout il tarde
Car la conscience de classe nous fait remonter la garde
REFRAIN
On a reçu des coups-bas, mais on est encore debout
On poursuit le combat, la victoire est au bout
Tant qu'on sent battre nos cœurs au centre de l'arène
Camarade n'aie pas peur ! Frappe le système !
REMITO
Le spectacle de la lutte, combien d'images par minute
Excite notre rétine, on se transforme en brute
Les barbares à l'attaque pour le combat du siècle
De Sparte à Carthage face à l'état de siège
La force mentale nous maintient en éveil
Si tu charges notre local, on te bouffe l'oreille
On casse des bouteilles sur ta petite cervelle
Pour le bordel on sait faire des merveilles
L'art de la guerre pour cerner l'adversaire
On s'entraine sévère chaque soir c'est nécessaire
Aiguiser nos savoirs et praxis révolutionnaires
Comme Bruce Lee on développe un style extra-ordinaire
Style revanchard, vénère sans protège dents
Style communards et Jean-Baptiste Clément
Style maquisards, Franc Tireurs Partisans
Style mange-toi un crochet gauche de Marcel Cerdan
REFRAIN
ETNAS
Depuis trop longtemps acculés, on sort du coin
On opère avec soin pour que les prolos resserrent les poings
On est un peu sonnés, le prochain gong nous paraît loin
Mais durant la pause, on mettra une stratégie au point
Quand la système est dans la merde, il est fort probable qu'il morde
Face à ses chiffres on recule et on se retrouve dans les cordes
Il est temps qu'on se dégage, ces attaques nous débordent
Ayons confiance en nos forces : ils sont armés, nous sommes la horde
Étudions notre ennemi, comprenons comment il bouge
Avec le soutien des juges, il franchit la ligne rouge
Repérons ces points faibles et prenons-les pour cible
Ne lâchons pas même si le travail au corps est long et pénible
S'il nous met hors-combat, lui aussi disparaîtra
Car il a besoin des coups qu'il nous inflige pour gonfler ses bras
On détient le vrai pouvoir donc ne jetons pas l'éponge
Bientôt la liberté ne se vivra plus seulement dans les songes
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