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D​é​g​â​ts Rap - Assaut Final

by Dégâts Rap

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1.
Assaut Final 02:27
ETNAS Éteins les sirènes de la police et entends ces prémisses D'une liesse qui ne cesse d'augmenter dans les coulisses Tu connais ces lions tenus en laisse qui dans leur cage rugissent Les bourgeois stressent que les prolos de tous les pays s’unissent Tu le sais depuis longtemps : on a rien à perdre que nos chaînes Celui qui ne bouge pas, ne les sens pas et ne se donne pas la peine De penser autrement car sinon la liberté serait sienne On a un monde à gagner, sors de cette merde et dégaine Soyons révolutionnaires ! Proclamons haut et fort ce qui se passe L’histoire de toute société n'est que l’histoire de lutte des classes Une idée devient une force quand elle s’empare des masses Alors formons un seul poing si on veut que le capital trépasse Tu ne te sens chez toi nulle part car le spectacle est partout Si tu penses te faire représenter tu creuses ton propre trou Ton seul libérateur c'est toi car patrons et syndicats Sont unis dans la peur commune de la révolte du prolétariat REMITO Oui c'est ma rage qui te parle Dégâts Rap ça tabasse c'est des tracts mis en rap Mis en acte pour qu'on capte ce qui se passe Et qu'on passe à l'attaque prend les armes Ça sent le carnage c'est l'assaut final Ce vieux monde est malade c'est la phase terminale La violence en cascade stigmate de la débandade C'est la guerre sociale remballe tes appels au calme Camarades Paname réclame des barricades Un mortal kombat face aux clébards des bourgeois Les chacals de l'Etat voudraient nous voir aux aboies Mais on lâche pas on ne peut pas on ne vit que pour ça Abolir les classes la victoire du prolétariat La populace en marche pour détrôner les monarques La colère tenace pour affronter les matraques On rattrape notre retard sur le cours de l'Histoire On arrache le pouvoir aux costards pour sortir de ce cauchemar KAMEL Ouais, le prolétariat, la richesse elle est en moi Elle est comme vous Collectif Dégâts Rap écoutez ça, quoi Etnas, tu sais il y avait qui Remito aussi Et bien voilà mon p'tit tempo Ma p'tite participation mon poto Mon utopie et ouais les gars Rap à cet heure-là Enchanté Dédicace à paces-Ra On passera après
2.
L'Etat 06:18
RAPACES La plus efficace des machines de dépossession, Voilà ce qu'est l’État, qui s'échine en chaque dimension. Ce monstre froid te tord à ses lois avec ta validation Alors que tu crois au droit, l'ordre de l'oppression ! Citoyen, si tu n'es rien c'est que depuis des lustres L’État dans le genre humain a incrusté ses tentacules, Il a sclérosé la vie, l'a offerte en pâture au lucre, A fait de toi le mort qui vote pour que la thune s'accumule. L'illusion de l'alternative sur nos vies altérées telle Est la fonction du cirque démocratique perpétuel. A profusion, les partis politiques vendent peurs et rêves A la population, que les bobards médiatiques leurrent dans trêve. L'intérêt général : depuis gosse, tu baignes dans cette fable Faite pour te soumettre au négoce et son règne redoutable. Mais le maillage étatique n'est que le filet du bourgeois Qui engage où le fric soumet le troupeau sans autre choix. L’État prolonge le marché et sans lui pas de capital. Les voraces le savent, qui dirigent les multinationales. Qui évite le krach en cassant salaires et protection sociale ? Les gouvernants, leurs flics, militaires et banques centrales ! Quand ça se cabre et que menace la banqueroute globale C'est le sabre de l'Etat qui terrasse sur oukaze patronal ! Ses chiens de garde sont chargés de traquer le prolétariat, C'est rien que pour ça qu'existent casernes et commissariats ! Demande à ton grand-papa qui vécut les tranchées, les balles, Parce que lui et sa classe voulaient enterrer le capital. L’État envoie les masses au charnier quand ça tourne mal, Jusqu'à l'effroi des génocides industrialisés, rentables. Donc, dégage le faf et ta nation ! Notre mémoire ouvrière Ton mirage et ses traditions, elle les réduit en poussière ! Avec les armes faites pour nous entretuer, on vise les maîtres, Notre rage n'est pas une prostituée, elle dévisse les traîtres ! Et puisqu'on évoque les tocards qui dévient la révolte, L'institutionnelle gauche, avec sa cocarde, mérite le colt ! Socialos, stals, insoumis français, ces politicard vérolent Le cerveau du prolo en colère qu'ils placent sous leurs banderoles. "La délivrance par l’État providence et les services publics, Des mesures de relance, avec chance, ça marchera, tranquille !" Quelle blague car le capital-Etat est un vrai transformiste : Hier, il distribuait les droits, maintenant il les atomise ! Prétendre réformer le Léviathan de la classe exploiteuse En évitant de cramer l'argent, en freinant la masse séditieuse, C'est jeter les sans-dents dans une impasse à perpétuité Et se faire l'exécutant, tel Tsipras, de l'austérité ! Pas d'étape pour démolir l’État, notre survie en dépend. Le retard pour abolir les classes est un péril en suspend. A bas les institutions, vivent les communes libres autonomes Qui organiseront le communisme entre les hommes ! ETNAS J'étouffe car l’État resserre l’étau Sans étique, il nous attaque étend ses moyens létaux Tous ces démagos nous ressassent qu'on est égaux Par le pouvoir que j'ai délégué, ils m'écrasent comme un mégot Oui je suis coupable, me suis montré incapable De brandir le sabre face aux seigneurs de ce château de sable Ils verrouillent leurs cibles entraînent les bourreaux inlassables Pour garder servile cette plèbe avec la guerre civile palpable Quelle aubaine ses balles, sifflant le début du carnage Depuis des piges, les journaux vendent l'état d'urgence dans leurs pages Un camion fonce dans la foule : ça justifie le flicage Soit tu rentres dans le moule, soit tu rentres dans la cage Liberté par les urnes? Qui croit encore que ça nous concerne On dépose les armes, en élisant les porcs qui nous bernent Les révolutions bourgeoises ont accouché de L’État moderne Les patrons nous toisent, aguichés par ceux qui nous gouvernent
3.
L'Arnaque 04:10
ETNAS Je monte dans le tro-mé encore un nouveau trauma Je me sens paumé personne m’aiderait même si je tombe dans le coma Tous isolés dans le silence par une muraille d'ignorance Chacun suscite de la méfiance on se regarde en chiens de faïence Journaux de merde pour assommoir, le portable comme exutoire Complètent ce qu'on inhale ou bois comme moyen compensatoire Au lieu de s'enfuir la masse trace direction l'abattoir Pour produire ce qu'on entasse dans notre planète-dépotoir Mon champ visuel sature d'affiches publicitaires Qui me rappellent que c'est dans mes chaînes que le bonheur se terre Qu'en-dehors de la consommation, on ne peut pas jouir Et que c'est par la soumission qu'on devrait s'épanouir Je survis quelques jours avec la thune que je ramène En retour, j'ai fourni du taf pour plusieurs semaines Je vois ma vie volée pour l'extraction de plus-value Les techniques évoluent, l’exploitation continue Donc par mon labeur ils engrangent toute leur valeur d'échange Mais si je pâtis du chantage en contrepartie je mange Et ne crois pas que t'es hors-emprise en créant ta petite entreprise Le capital se valorise à travers ta marchandise Pour qu'on la ferme, les élus proposent des réformes Ils les mènent à terme, pourvu que le troupeau s'endorme Et pour les plus excités qui sentent la nécessité Il n'y a qu'une voie indiquée : baisser la voix et se syndiquer Ils te montre un seul système, un seul monde, un seul modèle Pour eux peu importe si t'aime tant que tu restes fidèle Tu joues ton rôle alors tout roule, dès l'école maternelle Ce cauchemar bien que réel n’est pas éternel Car tu n'es pas ignare même si trop longtemps tricard Des lieux de décisions des charognards de politicards Je sais que t'as très bien cerné l'existence de l'arnaque Aujourd'hui t'es concerné, demain tu passes à l'attaque REFRAIN ETNAS/REMITO Les escrocs au pouvoir, des vrais pros de l'arnaque Les chantages, dessous de table, leurs finances opaques Du velcro sur ta face, la tête au fond d'un sac L’État, la mafia : même combat, même baraque Les escrocs au pouvoir, des vrais pros de l'arnaque Les chantages, dessous de table, leurs finances opaques Du velcro sur ta face, la tête au fond d'un sac L’État, le patronat : même combat, même baraque REMITO L'art de la nique des tocards de la politique C'est que tu abdiques devant leur système inique Pour que ta vie ne soit que des problèmes domestiques Pendant que crève les trois-quart de l'Afrique La séparation le détournement et l'illusion L'isolement dans des prisons de manipulation Ton cerveau est sous perfusion de l'addiction La magie joue sur le tableau des émotions Tu perds ton esprit critique dans la fatigue du labeur Le bizness est prolifique pour les marchands et les dealers Je ne te parle pas des petites frappes ou des braqueurs Ni des salles de craps des escamoteurs des extorqueurs Mais de l'arnaque mondiale que représente le capital C'est l'art du spectacle dans un jeu de carte vital La mafia légale pour la terreur patronale Dans une ambiance de peur tu baisses ton futal Renseigne toi sur Gladio et Contre-Guérilla Et tu verras à l’œuvre une stratégie de l’État Financer les fachos avec l'appui de la CIA Pour contrer les gauchos pour en faire des parias Aux yeux de l'opinion publique par le terrorisme Ils maintiennent leur clique grâce au manichéisme La fabrique du consensus consumériste Et l'instruction publique t'enseigne le fétichisme La pire hypocrisie historique c'est de nous dire Que le communisme c'est le stalinisme Que la seule option possible c'est le capitalisme Ces hostiles nuisibles passent tout leur temps à mentir Mais la partie n'est pas fini face aux retors Tu te rendras compte à l'approche de ta mort Que tu n'as rien fait pour améliorer notre sort Tu t'es fait avoir trop tard pour les remords
4.
REMITO Au pays des sous-merdes, des sous-fafs, des sous-fifres Beaucoup renient des principes pour toucher un peu de fric Les beaufs cherchent le bif et sucent des têtes de liste Pour payer à leurs poufs des vacances sous les tropiques Ils écrasent les autres pour leur confort personnel Des commères qui jasent sur les potes en cas de problème Les girouettes suivent la mode et les codes promotionnels Des as du paraitre, désastres de l'espèce humaine Destinés au suicidaire spectacle sociétal L'intelligence s'efface dans l'amnésie générale Formatés dès la naissance comme du sale bétail La conscience sapées par la propagande létale Par la violence légale, les flics nous mutilent Savent-ils qu'on prépare notre vengeance collective ? Une belle potence pour ces connards serviles Aucune clémence notre mission est punitive Notre raison de vivre c'est la guerre prolétarienne Tuer les patrons une tradition antédiluvienne Des rameurs des galères au travail à la chaine Des millénaires de haine coulent dans nos veines Des nerfs d'acier pour supporter le système Quand les médias bourgeois ne cessent de nous rabaisser Leurs officiers professent nos idées d'anathèmes Bientôt on va voir s'ils savent encaisser Les coups durs, les coupures, quand t'as pas payé la facture Chaque jour je m'inquiète, je stresse pour le futur Je rêve de torture sur les plus grosses pourritures Ces ordures sont prêts à nous vendre de l'air pur La suprématie du marché comme fonctionnement Les abrutis sont contents d'acheter le dernier portable Ces gros porcs n'auront jamais mon consentement Mais plutôt mon lance-flamme, ce monde est insupportable ! MARKO ETNAS J'ai cru entendre qu'on ne serait pas à plaindre Pourtant j'ai envie de me pendre et je refuse de feindre Je veux pas dépendre du rêve tendre qu'ils essaient de dépeindre Acheter et vendre c'est la vie à laquelle on doit s'astreindre Tu cherches ta liberté ? Sache qu'elle n'est plus de ton ressort Le seul droit qu'ils te confèrent, c'est de la tuer par ton confort Pour garantir leurs affaires, ils multiplient leurs efforts Ils savent nous déconfire et le système en sort plus fort Matte comment ils repèrent les signes du dernier soupir Ils s'organisent et récupèrent quand la crise les fait croupir Dans un climat austère, on te pousse à briser ta tire-lire Ça sauve les porcs qui opèrent toujours pour le pire Pour pas que les capitaux s'évadent, on rend les prolos avides Les nouveaux produits à la mode promettent de remplir nos vides La pub nous balade, l'individu seul critère valide Malgré nos comptes maussades, on cède jusqu'à payer notre suicide Et ça redémarre, la croissance toujours en ligne de mire Le pétrole prolifère, engraisse les cow-boys et les émirs De nouveaux marchés émergent, l'industrie dégage de la marge Et ces bourges nous refourguent des gadgets qui rendent barges Dans l'Europe putréfiée, les boss ne sont plus très fiers Prêt à nous crucifier pour sauver les places financières Ça privatise, licencie et les chiffres en dents de scie Justifient la pression managériale, on en chie Le petit-bourgeois avec son bizz de proximité Oublie que le marché est roi, que vendre est une nécessité Par le troc ou le pèze, une marchandise reste une marchandise Et garde l'emprise sur la société qu'elle divise Tu penses sauver la planète avec ton commerce équitable Va te faire foutre toi et ton développement local et durable Aucune solution ne sauvera ce système instable Seule notre union nous sauvera de ce monde insupportable !
5.
REMITO Nous sommes des cobayes, des petits rats de laboratoire On touche une paye, pour la dépenser le soir On mange de la merde, on aura un cancer plus tard Et c'est tout bénéf pour les boss de Bayer ces gros bâtards Des expériences en 43 sur les prisonniers d'Auschwitz Du sang contaminé par le Sida pour les hémophiles L'héroïne, le gaz moutarde et le Gaucho Pour quelques milliards ils rachètent Monsanto Les fabricants des PCB, du Round Up, de l'aspartame De l'Agent Orange qui a servi au Vietnam Des hormones de croissance pour des animaux plus gros La science aliénée pour augmenter les capitaux Les phytosanitaires niquent le système immunitaire Pour contrer ça on prend des compléments alimentaire Des semences OGM aux excipients des médicaments Le système marchand veut nous rendre dépendant Des nutritionnistes payés par les multinationales Qui disent s'exprimer au nom de l'intérêt général Qui veulent nous gaver à chaque repas de produits laitiers C'est Danone et Nestlé qui font le Programme Nutrition Santé Des perturbateurs endocriniens dans les couches des enfants Du chlorhydrate d'aluminium dans les déodorants Le but des entreprises de cosmétiques, de l'alimentation C'est de faire du biz en baissant les coûts de production Les gens en bonne santé c'est pas un bon filon Il faut du sucre pour le diabète, du sel pour l'hypertension Des particules fines de diesel dans les poumons Les industriels détruisent l'air que nous respirons Le capital saccage l'Homme et l'environnement Par l'accumulation primitive et le vol permanent Les futurs mutants des prochaines générations Vont nous haïr de n'avoir pas fait la révolution REFRAIN Planète toxique Les bourges nous empoisonnent pour faire du fric Des semences aux médicaments c'est la même logique Faire du fric, faire du fric... ETNAS Encore une journée de plus passée à m'empoisonner Pas besoin d'épices dans ma pitance elle est assez assaisonnée Les dizaines d'additifs peinent à cacher le goût des pesticides Ils traînent dans mes veines pour que je canne avec une haleine fétide Je survis dans ce qui ressemble à une guerre civile Déjà gamin, je respirais les vapeurs du goudron de ma ville Je grillais ma cervelle, la TV me rendait servile Pendant qu'au-dessus de ma tête défilait le nuage de Tchernobyl Pas le temps de cuisiner, mes parents happés par le travail Plats préparés à bas prix en guise de victuailles Les poisons cancérigènes que l'industrie veut qu'on graille Sont une bombe à retardement qu'on porte toujours autour de la taille Je regarde autour de moi je ne vois que des vivants déjà morts Les pharmacies prolongent l'agonie en les gavant sans remords Nous sommes les cobayes des industriels qui spéculent sur nos corps Et nos défenses naturelles reculent devant un triste sort Je te vois venir de loin avec ta morale de bobo Pour semer doute et culpabilité dans nos têtes de prolo Faudrait consommer local bio, monter sur son vélo Trier ses déchets, ça suffirait à faire tomber ces salauds En réalité la loi du pèze impose les marchandises Elles pénètrent nos vies, les boss façonnent le monde à leur guise Ils exigent que tu sois connecté mobile et joignable Alors ils te vendent un ordi, une caisse et un putain de portable Je voudrais un terrain pour cultiver ma nourriture Mais les maître on mis la main sur la planète et nous laissent la pourriture Ça bétonne, pompe du pétrole, respecte avec droiture Les préceptes d'une société basée sur le mythe de la voiture On a plus le choix : soit stopper la gangrène Soit attendre que le feu nucléaire efface toute trace humaine Le chemin est long avant qu'on fasse repencher la balance Il faut d'abord virer tous les bourges et les réduire au silence
6.
MC 03:10
ETNAS MC ton rap est nul, t'espère être dans les annales Et qu'on t'adule avec tes fausses histoires de taule que t'étales Tu frimes avec ton pécule, bientôt tu seras à fond de cale Moi je suis bien dans ma bulle à l'écart des trous de balle Mon écriture te troue le fion mais elle a une autre fonction C'est une petite contribution pour bâtir la révolution Je pose mes idées sur ma voix jusqu'au bord de l'extinction Quand la réflexion devient action mon rap en est l’extension Ma plume est pleine de spleen et de rancune Elle a pour coutume de cracher sur le système et la tune Et quand elle dégouline de colère face à l'infortune Elle part à l'assaut du ciel pour décrocher la lune Pendant que les rappeurs rament pour écrire quelques lignes Moi je dois fermer toutes les vannes pour pas t'inonder de rimes Je pars des abîmes de mon âme pour atteindre les cimes Crier ma solidarité à celles et ceux qui triment REMITO Les MCs veulent du style de la technique Mais moi je fais du rap tactique De la propagande anarchique Incendie l’État et les flics Je ne suis pas sympathique Juste un connard authentique Roule un gros pétard ou un stick Paye ta Valstar et je kick Je rase ta be-bar, je pisse sur tes reliques Je ne suis pas un artiste, un rappeur catholique Un hipster islamiste, un Chipster maléfique Un expert en rhétorique Je manie la dialectique comme Karel Kosik Des choses marxologiques et un peu poétique De la prose antalgique, une dose énergétique Hypnose rapologique, glucose pour diabétique La névrose me guette sur cet instru magnifique Remonte ta braguette si tu mets pas de slip Je pensais pas qu'un egotrip pouvait foutre la trique Maintenant je comprends mieux les délires narcissiques ETNAS Tu veux un clash? Hein, sache que tu seras dans la dèche Je fais le ménage comme les YPG qui tirent sur Daech Remballe tes conneries sur l'argent et la religion que tu prêches Et téj tes thèses sur la race, elles ne sont plus très fraîches Je suis venu, je t'ai vu, en train de lécher des culs Te prosterner pour qu'ils achètent ta daube pour quelques écus Puis faire le clown dans les clips en t'inventant un vécu Et j'ai choppé ton flyer car j'avais plus de PQ Pour tous les MC's qui m'énervent j'ai des vers en réserve Mais dis-moi que font ces larves avec leur morve ? A quoi ils servent ? Dès que je bouge mes lèvres, tu prends conscience de ma verve Je suis venu au monde armé comme la légendaire Minerve C'est politique : rap ou trap, même dans l'egotrip C'est poétique : ça fout la trique, j'y ai laissé mes tripes Ton rap est raide, il déconne, y a pas de remède Le mien est rude, il résonne jusqu'aux confins d'Andromède REMITO MC la première fois que j'ai rappé t'étais pas né Comme un petit poisson dans les couilles de ton padre Paraitrait que les barrés débarquent avec des barres de fer dans les bars Pour une baston générale comme dans les bals de campagne Des ball-traps qui dérape des trous de balle font de la trap Faut qu't'attrape un coup de batte pour te remettre dans les rails Écoute ma voix de métal qui cisaille ton mental Ça te travaille comme un fantasme une sale image de hentai Du rap de sarcasmes j'suis cash comme James Carr J'encaisse le marasme cache pas d'avatar Casse toi si t'es un chtar suicide toi fais de la place T'es utile comme une pétasse d’État chez le débile Hanouna D'la bile on s'en fait pas on leur taille un costard Etnas et moi on balade les MCs dans notre corbillard Le rap est un art et pas un dépotoir pour crevards Sur nos CDs tu ne verras jamais de code-barres
7.
Malaise 03:11
ETNAS Prisonnier d'une société, j'ai pas choisi d'y naître Trimer par nécessité comme l'ont fait mes ancêtres Prolo révolutionnaire, j'ai décidé de l'être Pour que ce système de misère puisse enfin disparaître Dès la lointaine époque où je pensais qu'à gambader Alourdis par le sac-à-dos, la joie de vivre saccadée Puis j'ai cessé d'être un ado, adieu la liberté bradée Maintenant les cannettes vidées me permettent de m'évader Tapis dans l'ombre, j'observe ce monde qui s'effondre L'économie qui sombre, leur poule aux œufs d'or qui en a marre de pondre Bien sûr que je suis content de bouffer et d'être en vie Mais me passer un nœud coulant traîne souvent dans mes envies Je survis car le hip-hop me donne le bon élan Et je construis mon espoir à partir du néant Samples volés, propagande scandée, murs vandalisés Pouvoir visé et bourgeois scandalisés Avec mon crayon, j'élabore mes réflexions Mes rêves de révolution et mes interrogations L'Humanité où va-t-elle ? La prochaine crise sera-t-elle fatale ? Que faire pour que ce troupeau fidèle ne baisse plus son futal ? Face à ces questions, je ne vois qu'une réplique S'appuyer sur nos fondements théoriques pour façonner la pratique Rendre publique la critique par la plume ou l'acrylique Faire taire les relous qui rangent la lutte des classes au rang de relique C'est toujours contre les tron-pa que je mène le combat Pas en solitaire mais solidaire avec ceux d'en-bas Ceux qui n'ont à vendre que leur force de travail T'en à peut-être marre de l'entendre alors je t'épargne les détails Mais garde en tête que pour éviter que l'Histoire se répète C'est à nous d'en écrire les pages même si elles seront imparfaites C'étaient juste quelques rimes d'un mec qui comme toi rame Quelques lignes écrites avec des larmes sur la pointe de ma lame REMITO Eh oui connard je rappe comme en 97 L'époque des bagarres des caves et des cassettes Il s'agit pas de s'inventer des ennemis Ils sont là devant toi à te faire la bise comme des amis Les prolos se font avoir décident de que dalle C'est pas un référendum qui nous donnera le pouvoir Les patrons en rigolent accumulent du capital Ils se gavent de caviar tranquilles dans leurs manoirs Je ne sais pas combien de temps va durer l'ordre bourgeois Personne ne bouge ici résonne le chacun pour soi La nausée s'empare de moi je vois couler du rouge sang Je veux faire la révolution pour nos enfants Mais dans quel monde vivrons nos descendants ? La question a disparu des discussions depuis longtemps Je ressens beaucoup d'amertume dans ce présent Un gâchis énorme de talents par l'abrutissement Toujours à cran mal de crane je craque souvent Les bouteilles d'alcool me servent de calmant A ce rythme-là, la mort m'attend c'est évident Que je battrais pas le record de Jeanne Calment Ce texte c'est le malaise, la destruction Le mal-être en prose, la consternation Je ne peux pas faire la fête quand le monde est en perdition Je ne peux pas être heureux face à la désolation Quelle est la formule pour que tu te bouges le cul ? Les patrons nous enculent veulent piller notre Sécu Qu'attends-tu ? Que les syndicats descendent dans la rue ? Calcul de vaincus, ça mérite des uppercuts Nous sommes face à un mur, il faut le briser Enfile ton armure et apprends à viser Dans tous les camps, la guerre fait des blessés Dans tous les cas, la mort il faut affronter
8.
RAPACES Sur une balle de malheur qui dérive au fond de l'univers, Une boule de douleur sévit au tréfonds des viscères Des va-nues pieds asservis par l'épaisse laisse du labeur. Bienvenue dans la survie au palais des Horreurs ! Chimérique Ulysse échoué en cette architecture sans issue C'est le fric - en doutes-tu ? - qui structure les tissus De l’Être inorganique ou social. Et pour qu'il s'amasse, Sécrète l'insatiable trafic, l’État est son garde-chasse. Cette édification tient sur l’anthropocène soubassement, Celui de la déprédation qui mène au délabrement, A l'extinction des éléments, de la nature entière. L'accumulation tue l'environnement, le défigure en désert. Insérée dans la machinerie, ces ressources premières Dans d'infinies galeries s'intègrent à la matière humaine, C'est l'étage de l'industrie, l'immense forge à valeur Où l'ouvrage meurtrit l'esprit, le corps du travailleur. Des fabriques de textiles hier à Manchester aux usines Qui s'agglutinent vers la Rivière des Perles en Chine Aujourd'hui, le maillage de l'exploitation frénétique Accroit ses circuits, propage à foison la paye et la trique. Cette logique de la valorisation marchande étire Les limites de la prison entreprise pour engloutir La production dans les champs, les mines, les services. Les ramifications économiques lient l'élastique édifice. Au summum de l'armature, dominent de grands vampires, D'anonymes galures possédant passé, présent, avenir. Leur talon de fer soumet le monde aux impératifs Du pognon, qui rendent hémorragique le prolétaire Sisyphe. Opprimée, la vie est réduite aux tâches inutiles. Dans la précarité, l'ennui, elle se gâche, servile. Au Palais des horreurs, tout s'efface pour le mercantile, L'intérêt supérieur des liasses qui s’amassent, tranquille. Cependant, un vrombissement sourd de partout s'entend Constamment, qui va s'accroissant, menaçant d'effondrement La charpente, les cloisons, du labyrinthe infernal. Tout flanche sous les contradictions intrinsèques du capital ! Telle une métastase, la crise impose sa phase vandale Elle fait table rase de ce qui stabilise le rapport social ! En trombe, la barbarie s'affaire, prolifère le réactionnaire. Les monstres de la guerre, la misère, tuent de front, à revers ! Du Vietnam sous le Napalm à l'Amazonie en flammes, Une même trame, le bourgeois à l'agonie sème le drame Jusqu'aux synapses sous les crânes qui réclament l’infâme Donnent la palme à Neymar tandis que les alarmes crament ! Sans répit, l'horreur se forme en représentation rentable, Persistants, ses promoteurs confortent l'émotion cannibale. Sans réplique, l'écran de la peur apporte les cadavres à table, qui sustentent l'atterrant spectateur, ce porc épouvantable. Au crible du profit sont passés les esclaves boulimiques, Cibles des ravages chaotiques des produits numériques. Excité sans cesse, testé, traqué sur son temps de repos, c'est déshumanisé, en stress, détraqué qu'est le troupeau. Pourtant la taupe nécessité dégage les voies de la liberté, Entêté, l'ouvrier dépossédé voit sa rage l'emporter. Sa seule priorité : l'action révolutionnaire dans l'unité. Vaincre ou mourir par l'insurrection, la grève illimitée !
9.
NRV 04:31
REMITO ETNAS Toujours là, bien engagés, des enragés prêts à saccager Ce monde qui de nos trajets nous a déviés pour nous encager Grugés, désagrégés, on s'est insurgés, ils nous ont jugés De l'histoire on devient sujets c'est clair on va pas se ranger Mon gars ne me fais pas croire que t'es heureux de manger et boire De savoir qu'après le charbon ton foyer t'attend le soir De pouvoir t'acheter de la merde et accumuler tout ce foutoir Car tout ça pour l'avoir, tu as laissé choir tous tes espoirs Au taf on se démène le tic-tac de nos vies s'égraine On joue nos rôles dans l'arène dans laquelle l'apathie est reine Peur et délation on étouffe dans l'atmosphère malsaine Quand le chômage se dessine, on accepte la mise en scène Dans l'industrie, les services les prolos subissent les sévices Pour bâtir ce monde qui s'emballe à force de tourner comme une hélice Ils nous dénigrent comme quand ils nommaient les esclaves "sales nègres" Les vacances ont un goût aigre, les consolations sont maigres Les politicards nous font croire qu'on coûte trop cher sales bâtards La baisse du profit leur fait peur ils pillent nos droits et ça repart Plus rien dans le réservoir mais l’État nous cache toutes ses tares Les urnes servent à nous taire, on se terre, puis on sort mais trop tard Tous les jours, le spectacle nous cache le drame de la débâcle Sur les portes du savoir, les médias ont posé un gros bâcle Ils voient du mouvement, ils taclent, à rester critiques ils renâclent Quand notre connaissance débloque, le pouvoir ne voit plus d'obstacle On en a plus rien à foutre, on se gave à se péter la panse Pendant qu'on matte les stars du foot y a tous nos patrons pensent La bouffe industrielle, l'alcool, la drogue altèrent nos sens Les somnifères, les anti-dépresseurs endorment notre conscience Du berceau jusqu'à la mort, les cadors nous déshonorent Comme un môme innocent que de vieux vicelards déflorent Pour faire de l'or c'est sans remords qu'ils flinguent l'esprit et le corps Prolétariat lève-toi encore et viens redresser les torts ! REMITO Y a du taf pour construire la société communiste Je veux pas de martyrs ni d'avant-garde autoritaire et léniniste Une dystopie, un enfer sur terre, on est au bord D'un monde mortifère qui dégénère à la Black Mirror La tête dans le portable, des esclaves technologiques Les collègues parlent de leurs chats au lieu des grèves c'est logique Pendant ce temps là des bourgeois fantasment sur le transhumanisme Un délire de grandeur pour maintenir le capitalisme Les usines tournent en 3/8, on pense à la prochaine cuite Les envies détruites par les frustrations, on prend la fuite Face au combat historique, la révolution c'est la suite Pas d'échappatoire de porte de sortie, on décapite Les politiques, les lobbys, les pseudos-scientifiques Le temps les inquiètent mais nous on n'a pas de limites On méprise les riches, les beaufs et les racistes On veut l'égalité sociale et pas des primes au mérite Combien vaut la vie d'un gosse de Sanaa ou d'Afrin ? Demande à Dassaut, Almaz-Antei et Lockheed Martin Le profit à court terme, la religion des élites Mais notre vision à long terme, c'est ce système en faillite Changement climatique, émeute de la faim cyclique Bombe atomique, gouvernements machiavéliques Manque d'antibiotiques, pandémies dramatiques Un bel avenir se profile pour devenir alcoolique J'en deviens cynique, mélancolique souvent aigri Alors que l'époque nous invite à la lutte sans merci On veut pas de lamentations mais des combattants instruits Pour stopper l'exploitation, la recherche du profit Je pourrais rapper pendant des heures dans ce putain de micro Dégueuler tout ce qui m’écœure pour soulager mon égo Mais ce qui compte c'est l'action organisée entre prolos Alors ciao, on se retrouvera sur les barricades poto !
10.
Narcisse 03:45
REMITO Abrutis par la pub et l'exploitation Des selfies comme trophée de la fascination Le rêve du prolétariat c'est de gagner le million Mimer les bourgeois et boire du Saint-Emilion On galère comme des rats on espère on verra Ils se gavent c'est pas grave on laisse faire on enrage Tant qu'en vacances on partira pour un mois La conscience et la grève ne vont pas à la plage On entrave les échanges mais pas la production Le chantage à l'emploi la seule motivation Pour se lever le matin c'est la course à l'argent Le baratin des patrons est vraiment énervant Je peux pas mettre de prix sur la merde que je produis Mon rap est gratuit et se faufile dans la nuit L'ennui est nécessaire pour stimuler l'envie La vie n'a pas de sens alors oublie les interdits Je fais partie de ces gens que tu traites d'indigents Des pauvres gens qui n'ont que le travail et les enfants Des traditions à la con qui nous font perdre notre temps Des années d'aliénation pour mourir vivant La tristesse est toujours une source d'inspiration Narcisse pousse sur le terreau de l'humiliation On adopte les codes de la consommation Conditionnés pour glorifier les actes de soumission Des trimards pris en otage par des grévistes La confusion règne sans partage les médias insistent Pour morceler la conscience de classe vanter la bêtise Pratique dégueulasse reprise par les artistes En prise avec le réel on cherche des solutions Les bases matérielles de notre émancipation A l'assaut du ciel on va crever toutes les religions Vide la poubelle c'est l'heure de la révolution ETNAS Non ne compte pas sur moi pour que je me mette à la place de ma boss Et que je cautionne qu'elle calcule avant de me lâcher un nonoss J'en ai rien à battre si pour boucler ses comptes c'est pas de la tarte Pour grailler je me plie en quatre, j'ai tiré les mauvaises cartes Y a aucun job de rêve, y a vraiment rien qui m'enchante Mais la peur de pas pouvoir nourrir mes gosses me hante Et je te cache pas que je crache pas sur un peu de confort Mais l'état de la planète m'effare donc je fais beaucoup d'efforts Tu te demandes ce que j'ai en tête pourquoi ma musique est gratuite Pourquoi quand je termine un projet il y a toujours une suite Sache que ma vie entière est dirigée vers un seul point de fuite La révolution avant que l'espèce humaine soit détruite Je ne juge pas ce qui font de la musique pour du fric Mais mon rap c'est de la propagande analytique et critique Donc il évolue en marge en-dehors du système marchand Pas d'autres choix que d'en faire une arme qui ne soit pas entachée d'argent Je m'inspire du quotidien, du système qui nous détient La misère dans laquelle on nous maintient, le pouvoir des flics qui nous contient Les patrons qui ne valent rien et qui nous aboient comme des chiens Une société de connectés qui a perdu ses liens La stratégie des politiciens protégés par leurs hommes de maintien La tragédie de nos révoltes restées souvent sans lendemain La compassion pour l'être humain quand je vois ce qu'il devient Pris dans son propre piège dans un environnement en plein déclin Les souvenirs de ma jeunesse que j'ai traversée sans soutien Mon statut d'écorché vif gravé dans mon groupe sanguin La vue de mes proches en train de dépérir ou de ronger leur frein Le temps perdu au taf pour vendre ma force de travail sans fin La tête de mon maître tranchée, je vagabonde comme un ronin Je cherche un micro branché pour cracher mon venin On déferlera sur le capital comme les vandales sur les romains Que mes camarades entendent ce cri et qu'ils se reprennent enfin en main
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Graffiti 03:53
REMITO Le soleil se couche lentement sur l'horizon C'est l'heure de sortir de ma tanière de béton L'équipe se prépare pour une nouvelle mission Des odeurs d'alcool de shit et de krylon On marche dans les rues de Montluçon A l'affût d'un mur vierge d'expression Ce sera notre nouveau lieu d'exposition La police et la mairie voudrait tuer notre création Mais on esquive ces larbins de l’État On parcourt les rues sales comme une bande de rat Marquant le territoire de nos gue-ta au Poska Vandalisant les boulevards et les maisons des bourgeois Voir nos œuvres sur des trains nous remplient de joie Piller les magasins et enfreindre les lois sont le béaba Car notre art est gratuit et sans visa pour les parias Pas de hiérarchie ici que du volontariat REFRAIN REMITO/NESTOR Si le hip-hop est une main Le graff en est le majeur Un doigt d'honneur A tous les quartiers rupins Un mix de couleur Un lettrage de tueur Une réappropriation De l'espace urbain REMITO Désormais résidant de la banlieue Est Désordre incidents et famille modeste Les possédants nous rabaissent nous détestent On va leur péter les dents dans leurs putains de quartiers Ouest Ici les murs ne sont pas muets on a horreur du vide Les villes sont marquées de francs-tireurs avides De laisser des traces de nos passages à vif Les barricades de chantier pour des textes subversifs Les enfants pas sages sont sortis de leurs cages Traversant le paysage en déployant leurs plumages A la face des marécages à l'enfance dans les nuages Des boites de coloriage pour partir en voyage Loin des modes virtuelles planqués derrière l'ordinateur Un monde de poubelle plein de hashtag sur Twitter Tu peux faire la belle dans les vernissages des suceurs Nous on reste des vandales de minuit à six heures REFRAIN NESTOR/REMITO ETNAS Tu m'esquintes à mort, je laisse mon empreinte sur ton mur C'est une bouteille à la mer pour faire entendre nos murmures On ne va pas se repentir de balancer notre peinture Notre colère a une couleur nos larmes sont dans les coulures Avec l'ennemi y a aucun deal, car on est des vandales On reprend la ville mec, on a vraiment la dalle On vient marquer le territoire, on grave nos noms dans l'histoire Le prolétariat du monde entier possède sa propre mémoire J'ai fait cracher mon spray, je l'ai pas fait exprès La façade vierge exerce un irrésistible attrait Et dans le magasin la bombe s'est cachée toute seule sous ma veste J'ai braqué le gros capitaliste, il n'a pas fait un geste On tèj sur la ville qu'on assiège et dont on change le visage Des messages d'enfants pas sages sur des murs en guise de page Soit je crie mes lyrics, soit je crée par l'acrylique Dédicace à Nero et un big up à Sheek REFRAIN ETNAS/NESTOR REMITO Il paraîtrait que la nuit porte conseil J'aime son ambiance elle m'inspire sans pareil La création et l'obscurité se mêlent à merveille Comme l'acidité du citron et la douceur du miel La nuit m'appelle elle m’ensorcelle Remballe tes rêves on va claquer ta paye Choisis ta bouteille et prend moi une Jack Daniel Si je la finis pas on en fera un cocktail Molotov dans la gueule des schmitts de mort On est des fauves eux sont des porcs Sombre décor pour les fils de l'aurore On sort un film d'horreur dès qu'on est dehors Des cons croient encore qu'on fait ça pour la gloire Mais c'est notre exutoire notre seul trésor Une mémoire qui rentrera tôt ou tard dans l'Histoire Face au monde des majors qui se détériore
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ETNAS Cet été j'ai traîné sur les plages de Sicile Le soleil m’assommait, les mômes redevenaient dociles Je goûtais au repos mérité, après une année difficile Pendant que d'autres prolétaires, fuyaient la misère ou les missiles Pour les intérêts nationaux, leurs dirigeants ont aboyé Ils ont vidé les arsenaux sur une masse humaine qu'ils ont broyée Abandonnant leurs foyers, à la recherche d'une aide octroyée Si près des côtes qu'ils entrevoyaient, nos frères et sœurs se sont noyés Le capital s'abreuve du sang de ces destins scarifiés Sur l'autel du profit, combien d'enfants sacrifiés ? Ceux qui survivent au désert n'ont plus qu'un seul désir Levant les yeux vers le Nord, ils savent qu'une chance à saisir Les passeurs se remplissent les poches et spéculent sur leur fuite Avec un rendement proportionnel au nombre de familles détruites Et c'est le jour du départ, le radeau largue les amarres Dernier regard sur une terre que peu vont revoir Les canots de sauvetage bloqués par les militaires La Méditerranée devient cimetière des prolétaires Soit la mort les cueille en plein milieu de la mer Soit les centres d'accueil enferment les plus téméraires Les médias pointent l'étranger : une menace pour ta vie rangée Prêt à violer les tiens, voler tes biens, profiter du pèze engrangé Quand l'économie sclérosée depuis des années prend l'eau Les idées dominantes prônées sont de diviser les prolos Les petits-bourgeois gauchistes aux idées post-modernistes Dénigrent ma classe, l'encrassent et inversent le prisme raciste Ils chantent en chœur que le prolo clair serait oppresseur Mais notre ennemi est le bourgeois, qu'elle que soit sa couleur Les structures productives sont connectées par-delà les frontières Soyons solidaires quand sur l'autre hémisphère s'élève la colère Bloquons l'économie locale pour un embrasement mondial Et déclarons au capital une guerre internationale REFRAIN REMITO Je voulais fuir la guerre, je n'ai trouvé que la mer Méditerranée cimetière des prolétaires Une frontière, un calvaire, un radeau, une galère Survivant d'un fardeau, d'un système de misère Je voulais fuir la guerre, je n'ai trouvé que la mer Méditerranée cimetière des prolétaires Une frontière, un calvaire, un radeau, une galère Survivant de l'enfer, d'un système de misère
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REMITO Bienvenue dans la confusion généralisée Le monde est sous perfusion anesthésié Saturés d'infos qui circulent sur internet Le cerveau rempli de déchets difficile de faire place net Toutes sortes de dégénérés font leur beurre avec ce média De Zemmour à Dieudonné, de Soral à Bouteldja Ils propagent leur haine et leurs propos racistes Et détournent quelquefois le vocabulaire marxiste Ils ne sont jamais loin des pires complotistes Et pensent vraiment que des Illuminatis existent Qu'une secte de juifs, franc maçons ou sataniques Dirige le monde et les banques en secret et nous nique Ils ne comprennent rien au fonctionnement de l'économie Et n'ont jamais lu Debord ou Marx de leur vie Ils sont les idiots utiles du capitalisme Partisan de l'idéalisme et du post-modernisme Certains adhèrent aussi aux thèses racialistes Aussi bien chez les gauchistes que les islamistes Les dominants seraient des blancs colonialistes Mais qu'en est-il au Qatar, en Arabie Saoudite ? Que faire face aux Salafistes et aux Evangélistes Quand la critique de la religion est interdite Qu'elle se heurte à des soi-disant anarchistes Qui défendent au final des concepts théologiques Des quartiers entiers sont abreuvés de crasse Qui remplace la lutte de classe par la lutte de race Les réacs répandent leurs idées sur la masse Et amènent la jeunesse dans des impasses Ils copinent avec des tiers-mondiste identitaire Obsédés par la couleur de peau des prolétaires Mais dites moi avec quel taux de mélanine Un être humain noir ou blanc se détermine ? Question débile, thématique de poubelle On est bien loin d'une vision universelle D'une humanité libre et égalitaire Le combat du prolétariat révolutionnaire C'est l'époque de la confusion générale Les faux rebelles sont des soldats du capital La fusion des cons en une réaction globale Un peu de clarification ne fait pas de mal ETNAS Aujourd'hui c'est 1er mai mais on fête quoi au fait ? Entre nos buts et les issues des luttes réside un offset Toujours les keufs qui guettent et je dois trimer pour remplir mon assiette Rien de neuf, rien qui pète, c'est pas 1917 Parfois violent souvent festif, voilà le climat des manifs On a ravalé notre rage comme on range la lame d'un canif La moisissure des syndicats se greffe aux mouvs alternatif On suit leur agenda qui fixe aux grèves un terme hâtif Comme des éclats de cristaux, ma classe brisée en mille morceaux Brille par son absence sans se soucier des conflits sociaux D'un côté des prolétaires qui ont déserté le front De l'autre des universitaires qui veulent disserter en leur nom Parlons-en de ces petits-bourges qui nous inondent de théories Ils sont aguerris nous divisent en des dizaines de catégories Blancs, racisés, LGBT, hommes ou femmes La classe sociale disparaît et on éteint la flamme Dans leur théories, paraît que les prolos se dominent entre eux Suivant un sexe ou une couleur qui redéfinit les règles du jeu Mais ces gratte-papiers n'ont pas capté les rapports de production La recherche du profit génère les ségrégations Si tout le monde bouffait à sa fin Si chacun avait accès aux moyens pour produire tous les biens Si chaque personne quelle qu'elle soit prenait part aux décisions Peux-tu me dire à quoi serviraient les divisions ? Les théories raciales face à la critique radicale Qui dégomme les religions les idées de race sociale Dans les quatre coins du monde, la lutte des classes est universelle Rien à foutre du genre ou des aspects culturels C'est clair, loin de moi l'idée abjecte D'ignorer la mise à l'écart dont une personne peut être sujette Mais ces identités ont été fabriquées par le pouvoir Et s'en revendiquer c'est effacer notre mémoire Je refuse de défendre une quelconque appartenance Imposées par les patrons auxquels je ne fais pas allégeance Mes camarades ne sont ni hommes, ni femmes, ni blancs, ni noirs Mais le prolétariat en lutte par qui vient le seul espoir ! C'est l'époque de la confusion générale Les faux rebelles sont des soldats du capital La fusion des cons en une réaction globale Un peu de clarification ne fait pas de mal
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Rapabellum 03:06
ETNAS Dans le ventre une rage qui vient du fond des âges Toujours une encre rouge qui décrit l'esclavage Une entraide qui s'érige comme un puissant barrage Et qui protège de l'état de siège ceux qui refusent d'être sages Une analyse scientifique de cette machine à fric Déjà de toute part elle craque, son champ d'action s'étrique Des enquête qui détectent les liens qui s'y imbriquent Des plans stratégiques pour détruire chacune de ses briques Rien à voir avec les théoriciens du Grand Soir Les syndicats négocient, on est pas venus pour s'asseoir Nos rêves traversent le micro, le clavier, le pochoir Et tes urnes électorales font de magnifiques pissoirs Les délires d'extrême-gauche, désolés si on les gâche Mais ce milieu s'attache à des idées qui ne font même pas tâche On va pas suivre une avant-garde coupée de la masse On est au cœur de la production du capital qui s’amasse Inutile de fuir, tu sais à qui tu as à faire Appelle tous tes renforts, bientôt tu vivras l'enfer Tu connaîtras la colère des damnés de la Terre Ceux que la liberté attire, en un mot : les prolétaires REMITO Les prolos contre-attaquent toujours dans la guerre de classe On laisse pas de place aux bécasses qui jacassent On les terrasse avec nos préfaces efficaces Prémisses de menaces pour les bourgeois en place On place des billes dans l'art sincère et subversif On vise l’Élysée armés et les nerfs à vif Sans artifice on brille par notre mental combatif Prolétaires de tous les pays soyons agressifs Jusqu'au-boutiste on n'est pas des Insoumis On n'est pas un syndicat encore moins un parti Des parades défaitistes des clowns tristes abrutis Il est grand temps de refaire la Commune de Paris Déterre les pavés qui ne demandent qu'à voler Sur les fourgons blindés des poulets rissolés Fini de larver somnoler se désoler Faut s'activer car y a de quoi s'affoler Des comités de luttes pour la grève illimitée Des caisses de grève pour tenir sur la durée On transforme les rêves en réalité La sève de la révolte pour se lever de cette société RAPACES Vous nous croyiez achevés ? Fallait pas nous chercher ! Réveillés, à la révolution on va se tâcher ! Tu peux lâcher tes chiens, Macron, face à nos tigres acharnés, Très fâchés pour faucher les patrons, quitte à canner ! 40 ans que ta classe vandale s'est organisée Pour rapiner, menant sur la pente barbare l'humanité, Vous ne servez à rien, parasitez à en crever. Pour sauver tous vos biens, votre programme c'est "Dépravez !" Vous vous torchez avec le monde, et vous venez la ramener, Continuez à nous faire la leçon médias interposés. Mais vous êtes démasqués, votre système on le cramer, Car marre de trimer pour des enculés, on va se venger ! Notre méthode nous attendait dans le volcan en sommeil De la colère prolétaire, qui crache sur votre soleil : Action directe, autonomie, chasse à la pègre syndicale Ouvrière démocratie, voilà notre arsenal ! On décrète la grève sauvage, s'unit pour mettre en place, Les comités de liaison entre les assemblés générales. On occupe les lieux de production, on bloque la circulation Préparons la défense contre vos forces de répression. On met la peur dans votre camp, prémisse au changement Les gilets jaunes, ce n'était que le commencement ! Maintenant, la phase décisive est débutée, La lutte en entreprise est notre priorité ! Le théâtre d'opération s'étendra dans vos quartiers Balayez toutes vos notions, vous n'êtes plus protégés ! Comme en 17, en 36, dans les années 70 La masse se jette sur le bourgeois, en fait sa cible !
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ETNAS Encore une reprise qu'on a perdu c'était la crise Pourtant la bourgeoisie, un genou à terre, perdait la maîtrise Mais l'Etat supervise, arbitre, nous pille à sa guise Nos réserves s'amenuisent, notre classe reste soumise L'adversaire se redresse, notre oseille renfloue les caisses La presse se gausse et acquiesce pendant qu'on encaisse Il a redoublé de puissance, on prend des coups sur la panse On pense à comment remplir notre frigidaire pendant qu'il danse Il s'arrête une minute pour préparer un coup de pute Après une feinte, il déclenche ses réformes en uppercut On cherche notre souffle, on oublie tous nos membres Qu'il pilonne avec ses bombes réduisant la planète en cendres Droite-gauche, gauche-droite, les prolos se prennent des patates De tous bords, les partis nous foutent en scred leurs coups de savate Le KO nous menace, mais mais malgré tout il tarde Car la conscience de classe nous fait remonter la garde REFRAIN On a reçu des coups-bas, mais on est encore debout On poursuit le combat, la victoire est au bout Tant qu'on sent battre nos cœurs au centre de l'arène Camarade n'aie pas peur ! Frappe le système ! REMITO Le spectacle de la lutte, combien d'images par minute Excite notre rétine, on se transforme en brute Les barbares à l'attaque pour le combat du siècle De Sparte à Carthage face à l'état de siège La force mentale nous maintient en éveil Si tu charges notre local, on te bouffe l'oreille On casse des bouteilles sur ta petite cervelle Pour le bordel on sait faire des merveilles L'art de la guerre pour cerner l'adversaire On s'entraine sévère chaque soir c'est nécessaire Aiguiser nos savoirs et praxis révolutionnaires Comme Bruce Lee on développe un style extra-ordinaire Style revanchard, vénère sans protège dents Style communards et Jean-Baptiste Clément Style maquisards, Franc Tireurs Partisans Style mange-toi un crochet gauche de Marcel Cerdan REFRAIN ETNAS Depuis trop longtemps acculés, on sort du coin On opère avec soin pour que les prolos resserrent les poings On est un peu sonnés, le prochain gong nous paraît loin Mais durant la pause, on mettra une stratégie au point Quand la système est dans la merde, il est fort probable qu'il morde Face à ses chiffres on recule et on se retrouve dans les cordes Il est temps qu'on se dégage, ces attaques nous débordent Ayons confiance en nos forces : ils sont armés, nous sommes la horde Étudions notre ennemi, comprenons comment il bouge Avec le soutien des juges, il franchit la ligne rouge Repérons ces points faibles et prenons-les pour cible Ne lâchons pas même si le travail au corps est long et pénible S'il nous met hors-combat, lui aussi disparaîtra Car il a besoin des coups qu'il nous inflige pour gonfler ses bras On détient le vrai pouvoir donc ne jetons pas l'éponge Bientôt la liberté ne se vivra plus seulement dans les songes

credits

released February 22, 2020

Rap: Rapaces-Etnas-Marko-Remito-Kamel
Prod: Nestor
Scratchs: Dj 9Shots
Enregistré et mixé par Nestor
Tout droit dans ta gueule - 2020

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